C'est au fusain que le peintre de la vie des champs, Léon Lhermitte, confie ses premières inspirations qu'il pousse jusqu'au rendu parfait ; et, bien qu'il se défende du fusinisme au profit du dessin même, et n'emploie le fusain que comme moyen et non comme un procédé qui se puisse enseigner, il n'en est pas moins aujourd'hui à la tête de cet art, comme demain il sera le plus grand peut-être de nos artistes, dominant son époque comme Jean-François Millet par la synthétique simplicité de son talent qui embrasse l'immense poème de la vie des champs.
Le dessin au fusain est assurément le plus commode et le plus agréable pour les artistes, et surtout pour les amateurs qui désirent rapporter d'un voyage ou d'une excursion quelques souvenirs des impressions que leur ont produites les sites qu'ils ont parcourus, ou des effets si nombreux que la nature leur a présentés. Et ce moyen, qui ne remonte pas à plus de quelques années, a justement charmé le public, parce que, tout en n'exigeant pas de longues études, il permet à chacun d'arriver à un résultat prompt et satisfaisant. Aussi, nous avons pensé qu'il pourrait être utile aux amateurs d'avoir un traité pratique sur les différentes manières d'exécuter ce genre de dessin.