Petits délices et grand amour

Pour les mères, j’ai le plus grand respect. Il se trouve que j’en ai une, moi aussi.

Une fois, une seule, alors qu'ils fraternisaient autour d'une bouteille d'excellent sauternes et d'un sublissime baba à l'orange, elle s'était confiée à lui. L'homme et la femme n'étaient pas destinés à nouer ensemble des relations valables, lui avait-elle dit. Le couple était à ses yeux une institution galvaudée et l'amour une affaire instable. Un rien suffisait à le faire vaciller et disparaître.

Il ne s'agissait donc pas d'un engagement véritable, mais d'une comédie hypocrite, perpétuée par des individus faisant mine de penser qu'ils étaient capables de se lier pour longtemps. L'amour sentiment capricieux par excellence, lui paraissait en fait peu digne d'intérêt. Les gens s'en servaient comme d'un prétexte pour agir de façon absurde et incontrôlée. Elle-même n'avait pas besoin d'excuse : si elle avait envie de faire des folies, elle faisait des folies. Nul besoin pour cela de se cacher derrière un petit dieu facétieux.