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Critique de Ziliz


Dans cette intrigue, Bolivar, le chef des révolutionnaires vénézuéliens, est en fuite grâce à la complicité de Montserrat, un officier espagnol. Celui-ci, désormais considéré comme un traître, risque d'être exécuté s'il ne dévoile pas la cachette de Bolivar. Comment le faire parler ? Le lieutenant Izquierdo imagine un stratagème aussi ingénieux que monstrueux.

Les hommes en guerre blessent, torturent, violent, massacrent d'autres humains, pillent et détruisent leurs biens. Pourquoi ?
Ont-il perdu tout sens moral ?
N'en ont-ils jamais eu pour basculer ainsi du côté des bourreaux ? L'expérience montre que non.
Comment les barrières cèdent-elles, alors, et si facilement pour certains ? Par respect de la discipline, par sens du devoir, pour obéir à une noble cause ?
Les tortionnaires ont-ils une vengeance à assouvir ? Des comptes à régler avec leur honneur blessé ?
Et pour ceux qui ont choisi de s'engager, la fin justifie-t-elle les moyens ?

Pour apporter des éléments de réponse à ces questions, Emmanuel Roblès a utilisé comme décor la guerre civile du Venezuela. Tandis qu'au début du XIXe siècle, les Espagnols occupaient les trois quarts du pays, un mouvement indépendantiste est apparu, inspiré par les révolutions américaines, françaises et haïtiennes.
Ce choix de l'auteur est judicieux :
- la religion sert de justification aux massacres, alors que là encore, il s'agit avant tout de conquérir/garder des territoires
- les représentants du dieu invoqué jouent avec les mots pour avoir la conscience tranquille
- les Espagnols, conquérants/tortionnaires ici, sont en même temps victimes de l'invasion française en Espagne (troupes de Napoléon)...

Cette pièce interroge habilement sur la guerre, la morale, la vengeance, la trahison, le prix d'une vie rapporté au destin d'un peuple...
Ce texte court et très fort rappelle 'La mort est mon métier' (R. Merle), 'La controverse de Valladolid' (JC Carrière), et fait évidemment écho à d'autres barbaries plus proches de nous dans le temps et l'espace...
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