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Citations sur Montserrat (57)

MONTSERRAT : C'est vrai. Tout cela est vrai. Chacun de vous a sa vérité qu'il défend, et sa vie, et ce qui est plus important que sa vie. Mais Bolivar reste le dernier, le seul espoir désormais pour les Vénézuéliens de se libérer des Espagnols ! Si je livre Bolivar, ce n'est pas Bolivar seul que je livre, mais la liberté, la vie de plusieurs millions d'hommes !

Acte II, Scène 1.
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MONTSERRAT : Les Espagnols ne vous considèrent pas comme des hommes ! Mais comme des animaux, des êtres inférieurs qu'on peut, qu'il faut exterminer ! Tant d'horreurs, tant de bestialités ne vous révoltent-elles pas ? Ne peuvent-elles suffire à vous soulever contre ces brutes jusqu'au dernier sacrifice ?

Acte II, Scène 1.
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LE POTIER : J'ai cinq enfants, monsieur l'officier...
IZQUIERDO : Mon cher, tu ne vas t'imaginer aussi que, parce que tu as fait cinq enfants à ta femme, tu as droit à l'immortalité, non ?
LE POTIER : Mais quel crime ai-je commis ? Que me reprochez-vous ? Pour condamner à mort quelqu'un, il faut qu'il ait commis un forfait ? Monsieur l'officier, je vous jure...
IZQUIERDO : Tu m'agaces. Premièrement, pour mourir, ce n'est pas vrai, il n'est pas nécessaire d'avoir commis un crime. Tu en as la preuve. D'ailleurs, quand un brave homme meurt bêtement d'une maladie, personne ne songe à protester contre la volonté de Dieu. On se résigne...

Acte II, Scène 3.
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MONTSERRAT : Je ne parviens plus à me contenir. J'étouffe depuis que je suis ici. Vous, mon père, n'êtes-vous point révolté par ces persécutions, ces massacres, ces pillages, ces violences ? Vous qui approuvez cette levée de tout notre peuple en Espagne contre les mercenaires de Bonaparte, comment pouvez-vous condamner ces hommes qui, sur leur propre sol, veulent se battre pour être libres et vivre comme des hommes ? Avant-hier, encore, des soldats du bataillon d'Alora ont voulu enlever des jeunes filles indigènes au village de Totulas. Ils se sont heurtés à la résistance de toute la population qu'ils ont attaqué sauvagement et dont ils ont incendié les chaumières... En Espagne, les Français sont nos oppresseurs cent fois haïs. Et ici, sur cette terre neuve, ce sont les soldats espagnols qui maintiennent tout un peuple dans un noir esclavage.

Acte I, Scène 3.
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IZQUIERDO : Les grands principes sont comme les grands cataclysmes. Ils font toujours une effroyable consommation de créatures !...

Acte III, Scène 4.
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Le nazisme, le fascisme sont assurément liés à des circonstances précises de l'Histoire, et non réductibles à ce qu'il est convenu d'appeler si commodément le 'mal de la nature humaine'. Il est vrai, cependant, qu'en certaines conditions politiques et sociales, ils expriment une attitude toujours POSSIBLE des individus et des foules : dépouillée des mythes qui l'appuient, c'est seulement celle de la faiblesse intime, de la frustration et de l'humiliation. Il importe, comme il est fait [dans cette pièce], de ruiner aussitôt tant de fausses gloires et de fausses raisons. On l'a vu : la vérité d'Izquierdo est honteuse, et d'abord pour lui-même [...]. Inavouable aussi, d'homme à homme, la vérité du nazisme et de ses camps d'extermination, de ses haines convulsives. Inavouable, la vérité des répressions coloniales, des 'indigènes' bafoués, humiliés, torturés et massacrés dès qu'ils entendent se réclamer des droits de l'homme.
Alors il faut d'innombrables alibis, quantité de masques, d'étendards et d'éloquence et, même, un certain nombre de héros volontaires ou involontaires du côté des oppresseurs...

(postface de Georges-Albert Astres, p. 157)
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IZQUIERDO : Tu te résignerais vraiment, jolie Éléna, à mourir pour ce Bolivar que tu ne connais même pas ? Vraiment ?
ÉLÉNA : Je suis sûre qu'il faut à tout prix sauver Bolivar. Et j'ai mes deux frères à Puebla, chez les révolutionnaires.
IZQUIERDO : Moralès ! Elle me plaît de plus en plus. Ce soir, elle et moi souperons en tête-à-tête ! Tu feras préparer une table dans ma chambre. Du malaga, naturellement. (À Éléna.) Aimes-tu le malaga ou préfères-tu du xérès ?...
ÉLÉNA : Je veux subir le sort de ces gens...
IZQUIERDO : Allons. Allons. Tu serais la première de ce pays que je verrai préférer six balles dans la poitrine à ... (Moralès et les soldats s'esclaffent. Izquierdo se tourne vers eux.) Vous la paix ! (À Éléna.) Ma belle, quand un officier du roi fait à une Indienne l'honneur de coucher avec elle, il faut qu'elle le remercie très humblement... Mais j'aime assez que cela te déplaise.

Acte III, Scène 3.
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LE COMÉDIEN : Mais pourquoi ? pourquoi ? Tu es un traitre, alors ? Tu trahis le Roi ! Tu fais cause commune avec les rebelles ? Pourquoi ?
MONTSERRAT : Parce que... je suis avec vous !
LE MARCHAND : Qu'appelles-tu : être avec nous ?
MONTSERRAT : Je suis avec vous contre les miens, contre leur oppression, leurs violences, contre cette manière terrifiante qu'ils ont de nier les hommes... Vous le voyez bien que, pour eux, la vie humaine, la dignité humaine ne comptent pas !

Acte II, Scène 1.
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IZQUIERDO : Mes hommes ont fouillé partout. Envolé... Ils étaient aussi enragés que moi. Ils ont tout massacré, tout incendié. Je n'ai pas su les retenir tant j'étais furieux... Mais, quand le feu a entamé les granges, un Nègre est sorti, à demi fou de peur. Il s'était caché sous la paille. Il a vu les autres corps au milieu de la cour et il n'a pas fallu beaucoup d'efforts pour lui faire raconter sa petite histoire. Un de mes soldats l'aidait, malgré tout, en lui caressant un peu le ventre à petits coups de baïonnette... [...] Où est-il reparti se cacher ? Le Nègre n'en savait rien. Aussi je l'ai fait pendre... Même s'il avait su, naturellement, je l'aurais fait pendre.

Acte I, Scène 2.
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IZQUIERDO : Montserrat, crois-tu à la résurrection de Lazare ?
MONTSERRAT : Oui.
IZQUIERDO : À Lazare, tout puant dans ses bandelettes, au bout de quatre jours et se levant de sa tombe à la voix du Seigneur ?
MONTSERRAT : Oui.
IZQUIERDO : Montserrat ! tu crois que Dieu, un jour, refera des hommes de ces misérables paquets de chairs qui sont jetés là-bas et qui commenceront dès ce soir à pourrir ? Mais ne comprends-tu pas que tout finit devant ce mur, qu'il n'y a plus rien après ce mur et que, s'il y a quelque chose, c'est l'éternelle indifférence des pierres, le silence infini des espaces !

Acte III, Scène 3.
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