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Critique de davidomi


Quand j'ai lu ce roman dans les années 80, jeune adulte, j'avais été époustouflé par la force de cette femme qui avait, face au père incestueux et terriblement manipulateur, pervers oh combien, perdu toutes les batailles mais gagné la guerre...
En revenant aujourd'hui, 40 ans plus tard, dans cette maison sinistre, je me rends compte combien ces dits peuvent être fragiles : plus qu'une adulte forte et sortie vainqueur, je lie au contraire une femme qui s'adresse sans doute non à la petite fille qu'elle a été, non aux lecteurs, à la mère, mais bien à ce père dont elle n'aurait su se défaire, comme d'une matière gluante dont jamais on ne peut se laver... Quoi que l'on fasse.
Je trouve ces écrits, comme tout écrits, (ces dits) tellement fragiles : après tout un écrit n'est que ce que l'auteur veut dire, et non ce qui est. Que ce que le lecteur veut bien entendre.
Finalement j'ai relu ce livre "à l'envers" de ce que j'en avais lu des décennies plus tôt, un livre de souffrances et non celui d'une personne apaisée, soignée par une vie adulte heureuse. Non celui d'une adulte la tête haute mais celle d'une enfant toujours aussi seule, toujours dans cette chambre du fond, à toujours face à ses bourreaux, père et mère eux aussi à jamais liés.
Et j'y lis surtout aujourd'hui l'impossibilité aux humains de ne pas encore et encore recommencer à torturer l'Autre, à le faire souffrir, à en faire sa chose saignante.
Si ce récit avait pour but d'un "pour que jamais cela ne recommence", alors la guerre était perdue d'avance. Et elle le sera toujours.
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