davidomi

Pour expliquer pourquoi (nul besoin narcissique) je rédige ces critiques non pour un improbable lecteur mais avant pour moi-même :
Je vis en marge de la société depuis quelques années. Plus précisément dans un radeau (celui de la photo) sur des rivières que je descends au fil du temps, des courants et des saisons. Il m'arrive ainsi par exemple de me poser six moix sur une île totalement inaccessible au milieu de la Garonne. Le petit soucis, c'est que cette vie luxueuse solitaire à quelques inconvéniants : comme de perdre peu à peu les mots au fil des années (puisque je peux ne pas avoir à parler durant des semaines, seul mon ventre me forçant à rejoindre mes semblables si dissemblables). Le premier à s'évaporer et à me mettre la puce à l'oreille fût "arrosoir" : impossible de mettre un mot sur ce pourtant amical objet : je le vois, je sais sa pratique usuelle, mais impossible de le nommer. D'autres allaient suivre. D'où alors l'idée de m'astreindre à rédiger un petit texte sur certains des livres lus, en moyenne un sur dix, une gymnastique qui commence par la recherche d'une commune, une bibliothèque, un ordinaire avec internet... et cette obligation de soigner à minima ces textes possiblement publics, à faire cet effort de sortir de ma sauvagerie, à chercher les mots qui se refusent...
D'où ce côté parfois péremptoire des textes, leur manque de nuance, leurs limites, là où il me faudrait à chaque ligne commencer par des "il me semble", "je pense que", "à l'aune du peu