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Critique de Andromeda06


« Tant que dans la montagne règneront les ours, le soleil se lèvera le matin. Mais, au soir où mourra la dernière reine, alors ce sera le début du temps des ténèbres. »

Édouard Roux, gueule cassée de 14-18, se rend à Montmartre chez Jeanne Sauvage, afin qu'elle lui fabrique un nouveau visage. Ne pouvant la payer, et cette dernière étant sculptrice animalière, il lui montre ses montagnes et ses forêts du Vercors, tout en lui racontant l'histoire du dernier ours abattu sous ses yeux lorsqu'il avait dix ans. Dans une grotte connue de lui seul et de ses ascendants, Édouard lui montre La Dernière Reine. de retour à Paris, la sculpture de Jeanne a un franc succès. Mais après quelques ennuis avec la justice, et la santé de Jeanne étant fragile, le couple prend la décision de s'installer définitivement dans cette montagne qu'ils aiment tant tous les deux...

Un hiver, des bêtes disparaissent. Se pourrait-il qu'il y ait encore un ours ? Déterminé à le protéger, Édouard va devoir à nouveau faire face aux hommes...

Comme dans "Le loup", Jean-Marc Rochette nous dépeint ici un paysage montagnard à couper le souffle, dans lequel ses protagonistes, isolés volontairement et par amour de ce lieu, sont en pleine communion avec lui. Ici il n'est pas question du loup, mais de l'ours, tout aussi majestueux et pour lequel on prend partie (enfin en ce qui me concerne, je suis toujours du côté de l'animal de toute façon).

Mais il n'est pas uniquement question de l'ours, il y a aussi la montagne et ses forêts, tout comme Édouard dont la personnalité est aussi bien dépeinte que les paysages qui l'entourent.

Les illustrations, telles des peintures de paysage, sont rendues vivantes, en mouvement continuel. Souvent imprécis, aux tons sobres, très aérés, les dessins de Rochette sont à l'image d'Édouard, de son visage sans nez et sans bouche, de son passé douloureux, de ses points de vue "anarchistes".

Il y a très peu de texte, mais il n'y en a pas besoin de plus. Édouard a énormément de prestance, tout comme la montagne, sa faune et sa flore. Les dessins s'imposent et en disent long et suffisamment.

En-dehors de son histoire, douloureusement belle, Jean-Marc Rochette nous offre en parallèle des tableaux à la fois percutants et immersifs.

"La dernière reine" est une très belle découverte, que j'ai d'ailleurs mieux apprécié que "Le loup", certainement parce que le lien entre l'homme et l'animal m'a ici davantage touchée.
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