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EAN : 9782203196773
112 pages
Casterman (15/05/2019)
4.21/5   736 notes
Résumé :
Au coeur du Massif des Écrins, un grand loup blanc et un berger vont s'affronter, passionnément, jusqu'à leurs dernières limites.

Jean-Marc Rochette célèbre une nouvelle fois la haute montagne, sa beauté, sa violence, l'engagement et l'humilité qu'il faut pour y survivre.
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Critiques, Analyses et Avis (115) Voir plus Ajouter une critique
4,21

sur 736 notes
Au massif des Écrins, un troupeau de brebis se fait attaquer violemment, en pleine nuit, par une louve. Plusieurs d'entre elles meurent sous ses dents. Gaspard, le vieux berger, suivi de près par son fidèle Max, tire. Abat les brebis trop blessées mais aussi la louve. Il retire la balle logée dans son corps et retourne à sa cabane. Non loin de là, un louveteau affamé n'a d'autre choix que de s'abreuver du sang encore chaud de sa mère. Un louveteau qui n'oubliera pas l'homme qui vient de la tuer...

Deuxième attaque de l'année. Cinquante bêtes. Des brebis et des agneaux recouverts de sang. Des hurlements de douleur. Gaspard, ce vieux berger rustre, taciturne et complètement isolé dans son chalet, avait-il réellement d'autre choix que d'abattre la louve qui venait s'en prendre à ses bêtes ? Pouvait-il la laisser se repaître de ses animaux ? L'on pressent, dès les premières pages, dès le regard du louveteau posé sur sa mère, qu'une confrontation est inéluctable. Et c'est bien à cela que nous conduit Jean-Marc Rochette. Mais d'une manière si subtile, si poétique que le chemin n'en est que plus émouvant, parfois éprouvant. L'auteur, sans être moralisateur, cherche à montrer la complexité des liens entre les animaux et l'homme et la place de l'homme dans l'environnement. Une fable fascinante, mystérieuse et emplie d'émotions. Graphiquement, le trait épais, presque charbonneux et imprécis, apporte rudesse et âpreté à ce récit. L'ambiance est tout à la fois sombre, de par des couleurs obscures, froide, de par ce blanc immaculé, et rayonnante, lorsque la vie renaît.
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Un album, comme un chant, un hymne à la guerre ancestrale entre l'homme et le loup.
Le trait de Rochette est âpre, noir et précis. la mise en couleur participe à cette précision du propos: j'ai ressenti ce froid qui tue ou mutile l'imprudent piégé dans la montagne. J'ai participé au festin ivre du loup.
Entre le loup et l'homme, l'un des deux est-il vraiment de trop? Chacun ne doit-il pas trouver sa place, partager?
Gaspard le berger souffre et sa colère risque de l'anéantir. La louve est morte, et son petit a survécu. Entre le loup et l'homme, y'aura-t-il un vainqueur?
Une histoire magistrale, que postface à propos, baptiste Morizot.
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- Loup, y es-tu ?
- Oh que oui, mon ami, et je vais te faire la misère !

Il était une fois un berger prénommé, non pas Michel, mais Gaspard.
Pas le gars taciturne, mais presque.
Son jardin, la montagne qu'il arpente en soliste au rythme des saisons.
Aussi, lorsqu'une louve vint chier sur ses plate-bandes en lui flinguant quelques dizaines de brebis et d'agneaux, le gars Gaspard, il a vu rouge.
Rouge comme le sang de la bête qui contraste désormais avec la neige immaculée, laissant derrière elle un louveteau peu rancunier, mais qui n'oublie pas.

Rochette, c'est chouette.
Véritable ode à la nature et à la liberté, cette montagne et les autochtones qui la peuplent peuvent parfois mettre en lumière des duels épiques.
De ceux qui marquent à jamais la cartographie mémorielle d'une région.

Ce livre m'a ramené au vieil homme et la mer, allez savoir pourquoi.
Deux ennemis ancestraux se livrant bataille tout en se respectant.
L'histoire peut sembler triste, elle s'avère porteuse d'une rare beauté assortie d'une humilité saisissante.

Si le trait parfois sombre m'a quelque peu échaudé, le récit bouleversant qui lui sert de support rafle à lui seul la mise.
Un combat sans merci entre deux belligérants bigrement intelligents et tenaces, ça a déjà de la gueule sur papier glacé, mais lorsque ce dernier va jusqu'à flirter avec une folie hallucinatoire, on touche au sublime.
Les paysages sont grandioses.
Les leçons de vie et de mort sont à l'unisson.

Ce récit est un hymne à l'intelligence et au respect mutuel.
Grand moment.
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Ahoooouuuuu ! Ahhooouuuuuu !
C'était un plaisir de me fondre à nouveau dans ce décor blanc immaculé des montagnes en compagnie de Jean-Marc Rochette.
J'ai retrouvé dans cette histoire celle de Et vous passerez comme des vents fous, sauf qu'ici c'est le loup qui prend la place de l'ours.
Gaspard est un vieux berger qui vit en ermite dans la montagne avec son chien. Il s'enferme dans la solitude, tout particulièrement après la mort de son fils militaire au Mali.
Alors, quand un louveteau blanc apparait dans le paysage, né d'une magnifique louve abattue quelques mois plus tôt en plein parc régional par Gaspard, ce dernier va s'enferrer dans une lutte à mort contre l'animal et son propre désespoir.
Une lutte qui va l'emmener très loin, au bout de lui-même et des à-pics rocheux.
Un conte noir mêlé au sang dans lequel le sombre l'emporte malgré la blancheur des glaces et des neiges. Conte qui donne à réfléchir sur la relation homme-animal sauvage, au coeur d'une lutte ancestrale pour les territoires.
Cet album aborde les relations complexes engendrées par ce retour à leur habitat naturel de prédateurs longtemps disparus des paysages avec lesquels les jeunes bergers (peu nombreux) doivent composer, dans l'espoir d'une cohabitation pacifiée plutôt qu'un affrontement sanguinaire.
Cependant, si la condition difficile des bergers, dont les aides financières de l'Etat ne compensent pas la perte d'un troupeau mené tout entier dans l'abîme par un animal déchainé est bien décrite, j'ai été moins séduite par cet ouvrage que par La dernière reine.
Dans ce récit pourtant simple, (ce qui n'est pas un problème en soi, mais là peut-être un peu trop simple à mon goût), il y a plusieurs incohérences ; Gaspard fait preuve d'une force de vie surhumaine pour un homme de son âge, à lui les iron-man pour vétérans ! Je me suis demandé s'il n'allait pas se transformer en godzilla armé de fulguropoings.
Par ailleurs, je n'ai pas bien compris si Gaspard vivait seul ou non puisqu'il est dit à plusieurs reprises qu'il est seul, mais aussi que sa femme a sombré dans une forte dépression au décès de leur fils, sans qu'elle n'apparaisse jamais dans le roman graphique, là n'est pas l'essentiel me direz-vous à juste titre, mais mon petit esprit cartésien a tiqué : bon alors, il est seul ou il n'est pas seul ? il faudrait savoir...
Même si le coup de crayon qui tranche à vif reste agréable, il ne m'a pas portée aux sommets cette fois comme La dernière reine l'avait fait. Ce Loup reste une belle aventure en montagne, vous pouvez enfiler raquettes et crampons !
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Quelque part dans le massif des Ecrins.
Fatigué de perdre ses brebis, Gaspard abat la louve, laissant un orphelin pas encore sevré. Le petit loup deviendra grand, et ne s'éloignera jamais du berger-chasseur qui a tué sa mère. Pour solde de tout compte ?

Le nature writing, j'évite, je pars vaincue d'avance - je vais assurément m'y ennuyer. A fortiori dans des montagnes en hiver. Le froid, je n'aime pas, le blanc à perte de vue, ça m'angoisse (vive la verdure ou l'océan !).
Par contre les histoires de loups dans les contes et légendes me fascinent, lorsqu'on ne sait pas très bien ce qui se cache derrière la bête (cf. les contes traditionnels, la Bête du Gévaudan, 'La bête' de Chabouté, 'L'homme à l'envers' de Vargas...).
Rien de tel ici, il s'agit bien de lutte entre un homme et un animal, comme dans le 'Vieil homme et la mer' d'Hemingway.
Une lutte qui dure, qui devient une obsession pour Gaspard - il n'abandonnera pas. Une lutte qui se redéfinit.

Un bel album. J'ai aimé les expressions du loup, et bien sûr la question de notre place d'humain dans un écosystème, qui doit se poser en terme de cohabitation et non plus de domination.

Pour résumer et conclure, ces jolis mots de Baptiste Morizot (en postface) : « Un récit initiatique silencieux, dans lequel un homme occidental se libère des mythes belliqueux dont il a hérité, pour passer à des relations de respect mutuel et de réciprocité. » ♥
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critiques presse (7)
BoDoi
11 décembre 2019
Rochette ne verse jamais dans le contemplatif, la dynamique scénaristique est implacable et sert ce « thriller » hors norme qui dépasse largement le combat éculé de l’homme contre la nature, ou le discours éco-responsable bien-pensant, pour proposer une voie originale, celle d’un « entre-monde », ni totalement celui de l’acceptation, ni totalement celui du rejet.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
20 août 2019
Magistral affrontement entre l'homme et le loup en haute montagne. Dans la lignée des grands récits de duels sauvages, avec une réflexion écologique en plus. Un grand album.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
27 juin 2019
Rochette doit puiser sa force dans les cimes qu’il aime tant. Cela se voit. Il livre ici une ode magnifique à la nature et à l’aspiration de chaque créature terrestre à vouloir en faire partie à sa manière. Sans doute son plus bel album.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Telerama
10 juin 2019
Après le succès tardif du Transperceneige, l’auteur de BD Jean-Marc Rochette est retourné dans sa montagne natale, le massif des Ecrins. Où il fait corps avec la nature et qui lui a inspiré Le Loup, un album quasi mystique.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDGest
05 juin 2019
Simple dans son approche graphique, voire minimaliste, Le loup se révèle un album intense, puissant, riche de réflexions et d’émotions.
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
29 mai 2019
Pour les amateurs de la montagne, de la nature, de l’humain, cet opus est assurément à découvrir.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDZoom
13 mai 2019
Si Le Loup fournit des réponses, il nous apprend surtout à dépasser le stade de la fable symbolique pour rejoindre le réel : en invitant au respect et en soulignant notre réciprocité avec le vivant, Rochette interroge de fait sur ce que devrait devenir notre écosystème au XXIe siècle…
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
La neige s'est réfugiée sur les hauteurs, seules d'étranges coulées blanchâtres persistent, vestiges de l'hiver. Le torrent chargé par la fonte se regonfle d'énergie et son roulement berce à nouveau la forêt. De toutes parts, l'eau jaillit de la montagne. Des cascades puissantes sautent des barres rocheuses, dessinant des gorges profondes où les torrents s'engouffrent, taillant la pierre éternellement. Une eau vive et pure se déverse à profusion vers les basses vallées, une eau miraculeuse que l'homme va souiller un jour. Dans les lacs d'altitude, c'est la débâcle. La glace se rompt, libérant un vert d'émeraude, dense et profond, serti par le blanc éclatant des névés. L'herbe se redresse et de ses profondeurs jaillit une multitude de fleurs, avant-garde colorée du printemps. Partout la nature se réveille. Les animaux sont heureux et effarés comme des survivants. Et partout, ça farandole, ça bourdonne. Ça siffle. Ça zinzinule, ça croasse, ça trompette. Ça glabit. Ça hurle.
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La neige s'est réfugiée sur les hauteurs, seules d'étranges coulées blanchâtres persistent, vestiges de l'hiver. Le torrent chargé par la fonte se regonfle d'énergie et son roulement berce à nouveau la forêt. De toutes parts, l'eau jaillit de la montagne. Des cascades puissantes sautent des barres rocheuses, dessinant des gorges profondes où les torrents s'engouffrent, taillant la pierre éternellement. Une eau vive et pure se déverse à profusion vers les basses vallées, une eau miraculeuse que l'homme va souiller un jour. Dans les lacs d'altitude, c'est la débâcle. La glace se rompt libérant un vert d'émeraude, dense et profond, serti par le blanc éclatant des névés. L'herbe se redresse et de ses profondeurs jaillit une multitude de fleurs, avant-garde colorée du printemps. Partout la nature se réveille. Les animaux sont heureux et effarés comme des survivants. Et partout, ça farandole, ça bourdonne. Ça siffle. Ça zinzinule, ça croasse, ça trompette. Ça glapit. Ça hurle. Le troupeau remonte à l'estive.
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De toutes parts, l’eau jaillit de la montagne, des cascades puissantes sautent des barres rocheuses, dessinant des gorges profondes où les torrents s’engouffrent, taillant la pierre éternellement. Une eau vive et pure se déverse à profusion vers les basses vallées. Une eau miraculeuse que l’homme va souiller en un jour.
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L’hiver est arrivé. Les sommets se sont à nouveau blanchis. Les glaciers sales et gris de l’été ont retrouvé leur virginité. Le torrent s’est apaisé, puis s’est tu, figé par le froid, étouffé par l’épaisseur de la neige. Partout le silence, entrecoupé seulement par le grondement des avalanches et le rugissement des tempêtes.
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Dans les lacs d'altitude, c'est la débâcle. La glace se rompt, libérant un vert d'émeraude, dense et profond, serti par le blanc éclatant des névés.
L'herbe se redresse et de ses profondeurs jaillit une multitude de fleurs, avant-garde colorée du printemps.
Partout la nature se réveille. Les animaux sont heureux et effarés comme des survivants. Et partout, ça farandole, ça bourdonne...
Ça siffle.
Ça zinzinule, ça croasse, ça trompette.
Ça glapit.
Ça hurle.
Le troupeau remonte à l'estive.
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