Amateurs de voyages exotiques, de plages de sable fin, de maisons typique proprettes, d'autochtones déférents avec le touriste… passez votre chemin !
Ici l'exotisme ce sont des trains inconfortables, des villes et villages délabrés, dévastés, ruinés…
« On est, dit
Olivier Rolin, obligé de chercher des mots variés pour dire la même chose lamentable répétée en des lieux et sous des formes différentes. L'abandon caractéristique de nombre de paysages urbains russes – il n'y a guère que les églises qui soient toujours en bon état- sollicite beaucoup le lexique ».
Après être venu plusieurs fois
en Russie, l'auteur emprunte le train « Baïkal – Amour » qui commence là où le Trans
sibérien s'arrête et va, pendant 5.000 km, traverser le pays jusqu'au fleuve Amour, l'océan Pacifique et la Chine.
Ce train, qui traverse toute la
Sibérie, a en majorité été construit par les prisonniers des goulags (entraînant des milliers de morts) et l'histoire de toutes les villes le long de cette ligne est marquée par leur prospérité pendant la construction de ce train, par la présence des prisonniers, puis par le déclin.
La vie quotidienne est difficile pour ces habitants qui sont à plusieurs milliers de km de Moscou et ne bénéficient aucunement de l'évolution actuelle du mode de vie russe.
Pour eux la période communiste reste encore un paradis perdu où tout le monde avait du travail, et dans leur grande majorité ils sont très critiques sur le régime politique actuel (mais pourquoi, se demande Rolin, Poutine est-il triomphalement réélu ??)
Si l'atmosphère est plutôt sombre, le livre lui-même est passionnant et j'ai adoré me perdre dans la steppe avec l'auteur pendant plusieurs jours.
Olivier Rolin ne manque pas de style, de poésie et d'humour, et il réussit à parler avec enthousiasme de ce pays qui le passionne !
Merci à Babelio pour ce livre