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Critique de jongorenard


Grand admirateur de Jean Rolin, j'étais curieux de lire la prose de son frère Olivier. Dans son dernier ouvrage, j'y ai découvert un écrivain voyageur cultivé et lucide, ironique et mélancolique.
Vider un lieu pour nous en faire découvrir d'autres, telle est la singulière proposition de son dernier livre. Chassé de son appartement par son propriétaire (et son éditeur, on comprend pourquoi il en a changé), l'auteur prépare son déménagement, fouille son domicile pour ressusciter des souvenirs et faire un insolite inventaire de sa vie. Avant leur mise en carton, les livres, les objets ou les photos qu'il a accumulés sont autant d'occasions de faire revivre des sensations oubliées, des images enfouies pour nous raconter des histoires autour du monde en faisant le tour de son lit. Et en ouvrant la fenêtre, il convoque également les fantômes littéraires ou commerçants du quartier de la rue de l'Odéon où l'appartement est situé.
Globalement, je garde une bonne impression de ce livre. Cependant, quelques passages m'ont déplu ou moins intéressé. J'ai trouvé le début plutôt plaintif et autocentré avec la problématique du confinement qui vient plomber le choc du déménagement. Certaines digressions littéraires ne m'ont guère ému et même carrément ennuyé.
Sinon, j'ai aimé la construction sautillante et désordonnée du récit. Olivier Rolin, en procédant comme Montaigne « par sauts et gambades », apporte une légèreté et une insouciance au propos qui s'oppose à l'injonction du déménagement. En multipliant les digressions, les rêveries et les parenthèses (je n'en ai jamais vu autant), Olivier Rolin m'a emporté avec ses histoires dépaysantes ou non, mais toujours charmantes. J'ai été impressionné par la précision envoûtante de ses souvenirs. Il ne manque pas non plus de drôlerie ou d'autodérision. Dans cette accumulation de textes sans souci de chronologie, je retiens particulièrement les lettres d'admiratrices reçues, les rencontres d'une vie ou d'un soir (celle avec Fanny Ardant m'a bien plu), les souvenirs familiaux et le journal tenu par son père pendant la Seconde Guerre mondiale, le passage sur Luc le coiffeur. J'ai également aimé les nombreuses évocations de la Russie dont l'auteur est fin connaisseur : souvenirs émouvants, récits de voyages insolites en train dans des contrées reculées toujours un livre à la main.
Un livre d'un charmant désordre qui offre des perspectives plaisantes au pénible exercice du déménagement.
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