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Critique de Sachenka


C'était audacieux et courageux (voire téméraire), en 1904, avec les tensions nationalistes qui montaient sans cesse, écrire en France un roman dont le protagoniste était un Allemand. Pourtant, Romain Rolland y tenait mordicus, et il a réussi son pari. Même que ça l'a mené tranquillement et surement vers un prix Nobel de littérature quelques années plus tard. À travers son Jean-Christophe Krafft, il voulait montrer combien ces deux pays, longtemps rivaux et ennemis, avaient en commun. Son protagoniste, encore un enfant, est fils et petit-fils de musiciens de la Rhénanie, il baigne dans la musique. Comme s'il était tombé dans cette potion magique… En d'autres mots, c'est un génie artistique. Bon, il n'est pas Mozart (beaucoup de parallèles sont à faire) mais c'est tout comme. Mais le chemin est rempli d'embuches. Entre sa mère dévouée et effacée, son père bon vivant, parieur et alcoolique, puis son grand-père ambitieux, ouf ! Pauvre petit ! Impossible de ne pas s'apitoyer sur son sort. Mais il réussit tant bien que mal à se débrouiller et même à impressioner autour de lui. Tellement qu'on lui permet de jouer son premier concert devant le grand-duc. Tout un monde de possibilités s'ouvre à lui.

Jean-Christophe Krafft est un héros dans la pure lignée de celle des romans d'apprentissages classique (même si l'auteur louvoie avec le romantisme). En tous cas, il en a l'étoffe : innocent, plein de candeur, pur. Il n'a que des qualités… quoique c'est plutôt facile quand on est un enfant. Nous le quittons alors qu'il est dans sa onzoème année, donc nous verrons plus tard ce qu'il en adviendras lorsqu'il grandira et connaitra les passions de la vie adulte. Parce que ce tome, L'aube, n'est que le premier d'un série de dix. Tout un défi de lecture devant soi, quoique ces romans sont assez brefs pour la plupart, cent, deux cents pages, et que la lecture est assez facile. En fait, je m'attendais à un peu plus à ce niveau. N'est pas prix Nobel qui veut, bien des récipiendaires ont manié la langue à des degrés plus élevés. Mais je crois que, la force de Jean-Christophe réside en ses thèmes universels, son optimisme (malgré les coups du destin qui frappent l'enfant), son côté rassembleur. Un ôde à ce qui unit…
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