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Critique de Marti94


Je regrette déjà que ma lecture du cycle romanesque "Jean-Christophe" écrit par Romain Rolland au tout début du 20e siècle arrive bientôt à sa fin avec ce 9ème volume intitulé "Le buisson ardent". Il poursuit la narration de la vie de Jean-Christophe krafft musicien allemand vivant à Paris, fortement lié d'amitié à Olivier Jeanin.
Ce volume est un roman à plusieurs facettes dans lequel Romain Rolland évoque la conscience de classe, la douleur de la perte, la passion amoureuse destructrice et la résilience du génie créateur (que je préfère à la résurrection).
La première partie est centrée sur le désarroi d'Olivier abandonné par sa femme et sa prise de conscience des injustices sociales contre lesquelles il faut lutter. Comme artiste, Christophe souffre aussi du malaise social mais pour lui, le seul intérêt d'un mouvement social ou d'une révolution, est la possibilité d'un renouvellement artistique. Pour autant, si Olivier défend des idées, Christophe est dans l'action. Alors qu'il se bat sur une barricade un 1er mai, Olivier meurt dans un mouvement de foule.
Les amis prolétaires de Christophe vont l'aider à s'exiler en Suisse. Il sera accablé de douleur en apprenant la mort de son ami si cher.
Le changement de lieu et de ton est marqué dans une deuxième partie avec la profonde déprime de Christophe et sa résilience.
Malgré son chagrin, le musicien décide de vivre et va se réfugier chez un de ses admirateurs, le docteur Braun et sa femme Anna, femme froide et dévote. Pourtant, il va connaître les affres de la passion interdite. Progressivement, Christophe et Anna vont se réveiller à l'amour comme deux êtres blessés dans la nécessité d'une fusion des corps et de l'esprit. J'ai beaucoup aimé l'idée de la révélation par le chant de la flamme intérieure cachée par Anna. Accompagnée par Christophe au piano, ils vont fusionner dans des moments de grâce.
Pourtant Christophe est rongé par la culpabilité de tromper son ami qui l'a si gentiment accueilli chez lui. Anna est submergée par le qu'en-dira-t-on et décide de se suicider mais ne pourra y parvenir.
Cette renaissance à la vie par l'amour est donc un échec. Christophe de nouveau gravement déprimé ira s'isoler dans la montagne où il retrouvera l'apaisement avec le temps.
D'ailleurs, "Le buisson ardent" a inspiré le musicien Charles Koechlin qui a écrit en 1945 un poème symphonique qui débute au moment où Christophe sent à nouveau le flot de la vie couler en lui, redevient humain et retrouve même la joie.
Je dois dire aussi que si ce roman m'a paru plus décousu que les autres volets et que j'y ai trouvé quelques propos misogynes, je reste subjuguée par l'écriture de Romain Rolland dont le style et la richesse des idées réussissent à envoûter ses lecteurs.


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