C'est une pièce de théâtre déroutante que signe là
Romain Rolland, une sorte d'allégorie de la condition humaine.
Les personnages principaux en sont "l'Illusion" - personnifié sous la forme de Liluli, petite blonde menue et candide aux grands yeux bleus malins -, "la vérité" - représentée par une tzigane brune, en costume d'Arlequine, qui sait jouer de la langue et du couteau -, "Maître-Dieu" -beau vieillard majestueux et rasta -, et "Polichinelle" -narrateur et observateur, en costume velours marron usagé, qui toujours de belle humeur, va mettre son nez partout -.
Une foule chassée par des inondations monte, tout au long d'une route, et l'on assiste à la rencontre de plusieurs de ses personnages.
Illustrée d'après les bois de
Frans Masereel, cette pièce de théâtre atypique, talentueuse et intelligente est le prétexte dont
Romain Rolland se sert pour discourir sur l'âme humaine, pour en dénoncer ses faiblesses, pour réaffirmer son pacifisme et sa révolte et pour crier à ses frères humains tout l'amour qu'il leur porte.
C'est un beau texte, que la plume brillante de Rolland rend plus esthétique encore.
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