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Citations sur Chroniques d'un pompier volontaire (10)

Nous transportons une femme qui a fait une tentative de suicide en avalant quelques cachets.

Elle est sans doute encore à mille lieues de s'en rendre compte, mais c'est probablement le plus beau jour de sa vie.
En effet,Denis, le collègue secouriste qui prend ses coordonnées et la réconforte durant le trajet la rappellera le lendemain pour prendre de ses nouvelles...

Et l'épousera l'année suivante.
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Ce soir, Cédric est convoqué chez la directrice de l'école primaire de ses enfants.

Motif : lors de la récréation, son rejeton, en digne fils de sapeur-pompier, a mis le feu à une poubelle.
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Je suis de garde à la caserne et me mitonne un bon petit repas de célibataire.
12 h 45 : J'ouvre une boîte de conserve.
12 h 46 : Départ VSAB pour personne blessée à la main en ouvrant une boîte de conserve.

Les copains qui me transportent me reprochent de les avoir dérangés alors qu'ils n'avaient pas fini leur steak haché.
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Heureusement, je pense que le tendon n'est pas atteint. Une chance !
L'homme que nous transportons n'arrivait pas à mettre ses chaussures . Je sais, il était pressé. Mais quand même, avant d'agir, il aurait dû prendre le temps de demander conseil à son cerveau.
En guise de chausse-pied, il a en effet utilisé la lame de son couteau de poche.
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Violent feu d’appartement. Les flammes sortent par la fenêtre.
Nous sommes sur le palier du deuxième étage. On n’y voit pas grand chose : nos projecteurs ne sont pas assez puissants pour trouer la fumée omniprésente. Où est le foyer ?
Ça y est ! Erwann a enfin trouvé : « Patrice ! Vite ! C’est là ! La porte est chaude et ça correspond, par rapport à la façade ! »
Avec la petite pince, nous faisons levier sur la porte d’entrée, tandis que Mickaël se tient accroupi, lance à la main, prêt à arroser au cas où les flammes surgiraient brusquement suite à l’appel d’air, une fois le passage forcé.
Crraaac !
Mauvaise pioche. Le logement est en parfait état. Le feu, c’est dans l’appartement d’à côté.
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8 heures du matin. Dans la chambre conjugale, l’homme est nu, allongé sur le dos, écartelé. Ses chevilles et ses poignets sont attachés aux quatre pieds du lit en fer. Autour de son sexe, de la crème chantilly. Tout cela en piteux état.

Je ne parle pas que de la crème.

Il est plutôt gêné aux entournures, peut-être de s’être soulagé sur lui : une large auréole jaunâtre entoure son postérieur et il a quelques gouttes d’urine dans les poils de son pubis.

C’est sa femme qui nous a appelés tout à l’heure. Elle a trouvé son mari dans cette position, en rentrant de son travail nocturne. Elle n’a touché à rien.

Ambiance glaciale.

La veille au soir, la maîtresse s’est enfuie avec les clés des menottes.
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La victime ne supporte visiblement pas le mélange alcool-médicaments. Comme l’escalier est étroit, nous la descendons prudemment sur notre brancard souple.

Soudain, la comateuse se réveille, ouvre un œil et aperçoit au-dessus d’elle la bonne bouille d’Alexis. Elle se mue alors en furie, tend brusquement ses bras et lui lacère le visage de ses ongles longs, noirs et tranchants.

Alexis, conscience professionnelle oblige, ne lâche pas le brancard. Il hurle de rage et de douleur et recule violemment sa tête pour échapper aux serres.

BOOONG !

Son crâne heurte le mur. À moitié groggy, Alexis s’écroule sur la griffeuse, entraînant tout le monde dans sa chute.

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Départ pour femme en couches.

On voit les cheveux du bébé. Mon premier véritable accouchement !

Gants stériles.

– Poussez, Madame !

Je saisis le crâne, le tourne pour qu’il soit bien dans l’axe des épaules.

– Poussez encore, Madame !

Je tire délicatement.

– Poussez toujours, Madame !

C’est un garçon ! Je clampe le cordon ombilical en deux endroits, pose le poupon sur le ventre de la parturiente et l’entoure du drap stérile qu’Alexis avait mis à chauffer sur un radiateur.

En attendant le SMUR, j’interroge la maman, histoire de meubler la conversation :

– Alors, comment va-t-il s’appeler, ce petit ?

– Ah ! Ça ! Je ne sais pas ! Il faut demander à mon mari !

Lequel, quand il nous a vus arriver, s’est discrètement éclipsé au café d’en face.

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La glace de l’étang artificiel a cédé sous le poids de l’ado intrépide et inconscient qui voulait prendre un raccourci et pensait ne pas peser plus lourd qu’un canard.

Le collégien est maintenant au milieu de l’étendue gelée, dans l’eau jusqu’aux épaules, sac au dos, engourdi par le froid, se cramponnant comme il peut à la glace, incapable de se sortir de là.

Cédric, déjà sur place avec le VSAB, a jaugé la situation et demandé d’urgence un hélicoptère. Il enlève ses bottes pour avoir une chance de s’en sortir s’il doit nager, s’encorde et rampe jusqu’au collégien, croisant les doigts pour que la fine couche d’eau solide ne cède pas sous son poids. Il rejoint l’imprudent à temps et le réconforte. Puis reste de longues minutes allongé sur la glace, immobile, les lèvres bleues, en hypothermie, attendant les renforts aériens, maintenant le gamin à la surface avec ses mains dont il ne sent plus les doigts.

Enfin, il saisit le harnais situé au bout du câble que déroule le sauveteur de l’hélico, en vol stationnaire, dix mètres au-dessus, amarre le môme et fait signe au pilote de l’hélitreuiller.

Puis rampe à nouveau jusqu’au bord de l’étang, rentre à la caserne, prend une douche brûlante, se change, avale un chocolat chaud et continue sa garde.

Cédric recevra une lettre de félicitations du colonel. Il doit s’estimer heureux car, comme un galonné dans son bureau le lui a gentiment dit, il n’a fait que son métier.
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Une prostituée exerce son art sur le bord de la route qui mène à l’hôpital. À chaque fois que nous emmenons un blessé, nous donnons un coup de deux-tons et, assise derrière le volant, la demoiselle nous fait un petit signe amical de la main.

Cet après-midi, nous passons devant son camping-car mais les rideaux sont tirés. Il y a un véhicule garé à côté. Madame est donc en plein travail. Je déclenche néanmoins l’habituel pin-pon, pour la forme.

Une main apparaît à travers les rideaux et s’agite pour nous dire bonjour.
Bien que tout à son affaire, la dame de petite vertu n’oublie pas de saluer ses pompiers préférés.
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