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Critique de JMK2020


Cuba, années 50. Agar, garçon d'une dizaine d'années vit entre un foyer rustique, une bande de copains « petites frappes ». Son échappatoire ? La bande dessinée et/ou le western.

Le foyer rustique :
- Agar
- Papa Lorenzo, pas très aimant sinon violent, stalinien par culte et rotarien à l'occasion, indifférent souvent.
- Maman Pépita, ménagère souvent dépassée par le quotidien et qui trouve refuge dans les vieilles photos en noir et blanc remisées dans une boîte à chaussures.
- Mémé Agatha, Témoin de Jehovah, croyant « en Dieu et votait quand même pour le parti communiste, tout en sachant que s'il gagnait, il liquiderait sa petite affaire de repas à domicile. »

La bande de copains (les mauvais garçons) :
Carcasse, Quiti Palacios, Côte-en-Long, Guinéas, … Une douzaine de personnages qui organisent des combats d'araignée, font du jeu de saute-mouton un jeu SM (donner un coup dans la tête avec la jambe par exemple), crucifient des lézards, insultent les passants et passent une partie de leur temps à « s'astiquer » (dixit texte….) « le poireau » (désolé, c'est le complément adapté à l'ère du temps – et au texte !!) – et mesurant leurs performances à l'aune de celui qui aura la plus longue.

Dans cet équilibre (oupsss) précaire, l'imagination d'Agar trouve quelques agapes auprès des Dick Tracy, Bugs Bunny, Le Cavalier fantôme, Woody Woodpecker, … mais aussi John Wayne dont une réplique sert l'idée «Tout le monde se moquait de lui parce que c'était un homme tranquille. Ils se moquaient. Se moquaient. Se moquaient. Et un beau jour, John Wayne a balancé un coup de poing. Un seul. Et il a tué un type. Il avait une droite qui ne pardonnait pas.»

La lecture du premier roman édité post-mortem en 2002 de Rosales « mon ange » (voir critique par ailleurs) m'avait laissé un goût de non fini, de non compréhension et pour tout dire « peu de goût ».
C'est en picorant dans les informations annexes sur l'auteur, l'environnement, le cadre et les critiques qu'il était sans doute des subtilités qui me laissaient assez éloigné de cette première oeuvre (éditée).
C'est ainsi que je me plongeais, dans la foulée dans « les mauvais garçons » munis de compléments (son approche – jeune - de la littérature, la folie de Rosales, son parcours et ses doubles exils (Batista / Castro), les critiques de son compagnon de route (et de folie) Reinaldo Arenas, …). Une oeuvre écrite en 1967, Rosales avait 22 ans, jamais publiée avant la mise en place de la succession Rosales...

Force est de constater qu'il m'a été pénible malgré différents angles d'approche de rentrer dans « les mauvais garçons ».

Une parabole politique ou pour exister au rouleau compresseur de la « Revoluzion » c'est la transgression qui sublime ? D'où ces « bad boys » à l'image de rappeurs provoc … et rangés ? Ok ! Fascinant ? Certains le verront ainsi et trouveront matière à rendre blanc ou noir, rose ou bleu l'ouvrage et le message (s'il y en a un).
C'est la grisaille qui prédomine ici, ainsi que la confusion après ces deux lectures.

Si « mon ange » peut – avec le recul - faire penser à quelque chose comme « Vol au-dessus d'un nid de coucou », la profondeur et la qualité du texte en moins, « les mauvais garçons » m'ont dérouté. Ou est la tête ? Ou est la queue ? Quel est le corpus ? C'est un roman, quid de l'histoire si la chute est le fruit d'une masturbation (voir le texte, dernière page). Bref, beaucoup de noeuds au cerveau.

Sans doute, le rationnel, le cartésien d'un côté, la recherche de sens, d'histoire et le plaisir romanesque d'un autre côté m'auront fait passer à côté de l'ouvrage ou j'attendais de la cohérence.
Peut-être aussi l'écriture de Rosales est logiquement tourmentée – au-delà de l'auteur - à l'image d'une beat génération des années 50's, 60's ou la linéarité et la forme se devaient hallucinées pour donner au paradis un réalité ? Et, il n'y a pas de Paradis d'il n'y a pas d'Enfer !
Alors, est-ce une question de champignon ? de substance devenue illégales depuis ? Certains en (ab)usent, cela donnent les fleurs du mal par exemple, d'autres en usent et cela donnent « les garçons sauvages ».

Garçons sauvages (Burroughs), mauvais garçons (Rosales), une époque sans doute avec des cadres socio, sociétaux, politiques d'intense créativité, mêlant rêve, science fiction, violence exacerbée et délires sexuels.
Rosales est-il par certains aspects à l'image des Burroughs, Kerouac ou Ginsberg ?
Cela donne envie de quelques « reviens-y » pour ces derniers auteurs US et de quelques « vas-y » vers ces cubains : Marilyn Bobes, Pedro Juan Gutiérrez, Reinaldo Arenas, Guillermo Rodríguez Rivera.

Allez, dans la liste mais sans excès ;-)
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