Citations sur Café Lowendal et autres nouvelles (17)
Nous nous permettons de vous rappeler que certains textes provenant des SMS et des courriels sont dans un langage cru, voire ordurier, qui ne fait pas partie de notre vocabulaire habituel.
Chère Amélie
Cela fait un moment, déjà, que je ressens le besoin de vous écrire. En vous adressant cette lettre, peut-être aurai-je l'impression de mieux cerner le mystère qui vous entoure. pendant longtemps vous êtes restée dans l'ombre. Pourtant votre nom était souvent cité par ma grand-mère paternelle, Natacha, celle qui, enfant, avait fui la Russie, celle à qui je dois ce prénom exotique.
"- C'est vrai ? Vous aimez aussi la lecture ?
- A un tel point que petite, je lisais sous les draps avec une torche. Ma mère surveillait le rai de lumière sous la porte. Quand j'entendais son pas, d'un clic, j'éteignais la lampe de poche. Ma mère s'éloignait, je rallumais, et je replongeais dans ma lecture. Jusque tard dans la nuit. "
La Femme de la Chambre d'Amour
Lola se glisse en retrait de la piste de danse. Elle adore regarder les autres danser. C'est impudique et rigolo. Une jeune femme se prend au sérieux, les hanches moulées dans un short de velours, les mains dans ses cheveux, tête en arrière. Un type grand et maigre se trémousse de façon saccadée comme s'il se trouvait sur une chaise électrique. Lola ne résiste pas. Elle prend une photo discrètement (juste leurs jambes) et la publie sur Facebook via son Iphone.
Sur ton mur
C'est marrant, se dit-elle, les accros du Blackberry se servent de leurs pouces et les fans de l'Iphone, de leur index.
Sur ton mur
Le mot généreux m'a fait éclater d'un rire sardonique. Généreuse ! Pauvre idiote ! Ne se doutait-elle pas que les écrivains se nourrissent des autres ?
Café Lowendal
Elle tripotait sans relâche la petite clé USB dans sa poche. Elle mourait d'envie d'éclater d'un rire jubilatoire. Personne d'autre qu'elle ne lirait jamais le livre. Personne d'autre sur cette terre. C'était trop beau pour être vrai.
Ils ne la retrouveraient jamais.[...]
Personne ne pourrait la retrouver. Elle ne s'appelait même pas Ozalide. Mais elle savait que l'écrivain se souviendrait de ce nom toute sa vie.
Petite déjà, Roxane, avait été émue par la légendes lieux (la plage de la Chambre d'Amour).
On disait qu'il y avait longtemps, un couple d'amoureux s'était caché pour s'aimer dans une des grottes naturelles creusées dans la falaise grise. Mais la marée montante avait envahie la grotte. Les amants avaient péri, noyés. La plage en garda ce nom romantique, qui n'avait cessé de plaire à Roxane
Une mer bleu marine fouettée par des crêtes blanches. Une maison carrée posée sur une falaise. Une lumière dorée. Une plage blonde. Devant l'écran de l'ordinateur, Max chuchote: "C'est divin." (Il pense au soleil sur sa peau, à l'eau salée, à l'ouzo.) Je dis: "Oui, c'est sublime." (Moi, je pense à la femme de ménage dont le salaire est compris dans la location.)
C'est ce jour là, au Café Lowendal, alors que la neige tombait doucement dehors, et que Victoria posait son regard vert-de-gris sur moi, que l'idée m'a traversé l'esprit, pour la première fois.
L'idée qui allait tout bouleverser.