AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LaetiF


Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Lizzie pour la découverte de la version audio de #PoussièreBlonde, de Tatiana de Rosnay, lu par Françoise Cadol.

Début des années 2000. Un hôtel défraîchi va être démoli, et avec lui les traces des passages des clients et clientes qui y ont séjourné. Pauline se remémore son laborieux passage au Mapes Hotel, avec une tendresse particulière pour la suite 614... Depuis, elle a fait son chemin : devenue vétérinaire, spécialisée dans les équidés qu'elle adore, elle a quitté Reno. Elle y revient pour voir le bâtiment s'écrouler...
Ses souvenirs nous embarquent dans un voyage au coeur de l'Amérique des années 1950 et 1960, mais aussi dans la France de l'après guerre. La mère de Pauline, Marcèle a épousé un GI et l'a rejoint au Nevada, avec sa fille issue d'un premier mariage, orpheline de père ; ce qui lui vaut le surnom de Frenchie. Et la petite française va faire son chemin et, peut-être, déployer ses ailes sur le conseil d'une certaine Mrs Miller...

Le cliché de couverture et son résumé sont un brin trompeur : ne vous attendez pas à une énième biographie de Marilyn Monroe... Elle n'est pas le personnage principal du roman, même si elle l'inonde de sa lumière et l'assombrit de son obscurité. C'est la petite Pauline qui tient ici le haut de l'affiche. Jeune fille mère célibataire, elle se voit propulsée dans le quotidien de Mrs Miller durant le tournage des Désaxés, écrit par son mari de l'époque, Arthur Miller. Mrs Miller et Pauline nous rappellent les difficultés d'être Femme : célèbre ou anonyme, actrice ou femme de chambre, riche ou pauvre... certaines entraves propres aux femmes freinent leur accession au bonheur.

J'aime de Rosnay, j'adore Monroe : j'étais ravie qu'un livre les rassemble, mais un peu déçue quand même que Marilyn Monroe n'en soit pas le centre. Passé l'étonnement de la voir reléguée au second plan, je me suis laissée emporter par le personnage de Pauline, attachante et tellement humaine. Passionnée par les chevaux, elle n'a guère d'attrait pour Hollywood, encore moins pour son métier de soubrette, qu'elle assure pourtant avec rigueur. Elle nous offre donc un regard différent sur la super star planétaire. J'ai apprécié cette vision atypique de l'actrice (qui me fascine depuis si longtemps). La star met en valeur le récit de l'anonyme ; l'héroïne toute désignée se fait dépasser par la soubrette... Et Marilyn devient personnage secondaire de l'histoire de Pauline. Mais quel personnage secondaire ! On sent la fascination que lui porte Tatiana de Rosnay, qui n'a peut-être pas voulu s'essayer à l'exercice périeux d'une énième biographie. L'autrice nous propose un portrait inédit (et documenté) de Norma Jeane, le plus souvent nommée Mrs Miller, si rarement Marilyn Monroe. Elle a choisi de relater un épisode peu glorieux de sa vie, durant un tournage compliqué, marié à un homme difficile, amoureuse d'un amant lointain (Yves Montand). Tatiana de Rosnay nous la présente dans toute sa vulnérabilité quotidienne si désarmante.

J'ai aimé le style, le rythme et la narration non chronologique. Même s'il est moins évident de se situer en version audio, la belle écriture de Tatiana de Rosnay ne nous perd jamais vraiment.
Je suis vraiment ravie d'avoir pu découvrir ce roman en version audio ! La lecture est tout simplement parfaite : diction impeccable, intonations justes, flot continu et maîtrisé. Je me suis laissée porter par la voix douce, chaleureuse, apaisante (sans monotonie) de la lectrice, Françoise Cadol (dont on connait en fait plutôt bien la voix au vu de sa carrière de doubleuse !). Ses interprétations des personnages sont crédibles, sa narration est tout en finesse, et sa voix se fait éthérée lorsqu'il s'agit de redonner vie à Mrs Marilyn Miller. Françoise Cadol sert merveilleusement bien les mots de Tatiana de Rosnay, qui rend un bel hommage à Norma Jeane Baker
Commenter  J’apprécie          380



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}