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Critique de mylena


Le titre du roman annonce bien le programme, il s'agit de la mort de la Terre ou du moins de toute vie reposant sur les bases biologiques connues. Ecrit en 1912, il est surprenant à plus d'un titre, d'abord parce qu'il entre particulièrement en résonance avec des problématiques actuelles. Même si ce n'est que secondaire dans cette histoire, la perception de la radioactivité comme quelque chose de néfaste est très étonnante pour l'époque. le changement du climat de la Terre avec la disparition des océans, des fleuves et des rivières est total dès le début du roman. Il ne reste alors que quelques milliers de Terriens répartis dans une poignée d'oasis perdues dans un désert minéral. Des espèces animales il ne reste plus que quelques oiseaux. Les catastrophes naturelles (séismes) se multiplient, raréfient et assèchent les sources. La fin est celle qui était annoncée dans le titre, à peine retardée par quelques péripéties. La responsabilité de l'Homme dans cette tragédie est pointée même si tout n'est pas clairement explicité. L'auteur, contrairement à Jules Verne, pense que la technologie (qui d'ailleurs n'a pas disparu, malgré toutes ces catastrophes) ne pourra pas sauver l'humanité de son destin en tant qu'espèce. Il y a de la tristesse, mais pas un pessimisme total; pour lui, d'autres formes de vie (les ferromagnétaux) vont prendre le relai, quelque chose d'autre apparaîtra quand l'Humain aura fait son temps. Certains éléments sont peu crédibles et datés, mais dans l'ensemble le postulat de départ ne peut que nous intéresser ainsi que la description de la société qui en découle : apathie et résignation de la majorité de la population, euthanasie en fonction des ressources, limitation des naissances, organisation de l'accueil des réfugiés climatiques. Cela paraît logique et fait froid dans le dos : il y a une grand solidarité entre les oasis mais dans le même temps les réfugiés climatiques sauvés sont condamnés au célibat.
Ce qui est très daté par contre et qui m'a empêchée d'adhérer au roman et d'éprouver de l'empathie pour les personnages, c'est le style suranné avec toutes ces envolées lyriques, ou plutôt dramatiques, auxquelles ne manquait plus que la voix de Malraux pour parfaire le tableau.
En tout cas une dystopie qui remet l'Homme humblement à sa place et engage à réfléchir.
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