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Critique de Parthenia


Le Félin géant est tout d'abord le roman d'une belle amitié, celle qui lie Aoûn, le fils de Naoh (eh oui, vous ne rêvez pas, enfin pour ceux qui connaissent, mais Aoûn est le rejeton de l'inoubliable héros de la guerre du feu ! ) à Zoûhr le Wah, dernier représentant de la race des Hommes-sans-Epaules.

Ils partagent également le même goût pour l'aventure, ce qui les conduit à quitter leur tribu, les Oulhamr, pour explorer de nouveaux territoires de chasse. Ils découvrent une région giboyeuse où les félins de toutes sortes règnent en maîtres. Blessés par un machairodus (si ce terme vous paraît abscons, c'est normal, il désigne une race de tigres à dents de sabre aujourd'hui disparus !), ils trouvent refuge dans une caverne où ils ne tardent pas à s'apercevoir qu'un lion des cavernes a élu domicile dans la deuxième partie de la grotte. Une fente infranchissable les en protège tandis qu'au fil des jours, hommes et bête s'habituent à leur présence respective... jusqu'à ce que l'impensable se produise !

Roman d'amitié, roman d'aventures, l'histoire retrace la lutte impitoyable pour la survie de ces hommes primitifs dans un environnement hostile, le développement des sentiments nobles comme l'amour, l'amitié, la pitié. Les descriptions sont d'une rares justesse, servies par une plume magnifique au vocabulaire riche et très évocateur : on ressent toute la puissance de cette animalité qui menace l'humanité à son aube, la fragilité de ces hommes qui évoluent dans une nature intacte où le danger est toujours présent, leur humilité mêlée d'orgueil face à ce décor grandiose et terrifiant.

L'auteur dépeint à merveille la vie nocturne et diurne, les rumeurs de la savane, les sens toujours en éveil des "bêtes verticales" pour échapper aux prédateurs plus puissants qu'elles, même sous la protection du feu.

Comme dans La guerre du feu, l'auteur fait coexister des espèces humaines à des stades différents d'évolution. Aoûn, fils de l'Urus, et Zoûhr, fils de la Terre, s'allient tour à tour aux Hommes-Lémuriens (tribu pacifique dont les membres ont encore une apparence simiesque, condamnée à disparaître) et aux Femmes-Louves (dont le mode de vie fait penser à celui des Amazones) contre leurs ennemis communs, les Hommes-du-Feu (encore appelés les Chelléens), tribu belliciste et anthropophage !
Zoûhr lui-même est le dernier représentant de sa race, celle qui a domestiqué le feu et qui disparaîtra avec lui...

Pour conclure, l'auteur nous invite à une véritable épopée préhistorique qui nous transporte littéralement sur cette terre sauvage et indomptée. Grâce au fabuleux talent de conteur de Rosny Aîné, le lecteur a l'impression de vivre aux côtés des deux guerriers Oulahmr, luttant au jour le jour pour leur survie. Certains passages, d'une très grande poésie, se dégustent avec ses sens. Bref, j'ai adoré et je compte me plonger dans l'intégrale de ses oeuvres préhistoriques !
En plus, j'ai appris une parole d'intimidation, qu'il me tarde de pouvoir recaser :
"« Parthenia ouvrira vos poitrines. Elle donnera vos chairs aux hyènes.»"

Alors, on fait moins les malins, hein ?!?
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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