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EAN : 9782235001397
188 pages
Tallandier (01/10/1991)
3.66/5   37 notes
Résumé :
Ce roman se passe vingt ans après la Guerre du feu, le grand roman emblématique du genre préhistorique. On y retrouve certains personnages : Naoh dirige les Oulhrams mais c’est à Aoûn son fils qui n’est pas promis à lui succéder que l’on va s’attacher:

« Aoûn, fils de l’Urus, aimait la contrée souterraine. Il y pêchait des poissons aveugles ou des écrevisses livides, en compagnie de Zoûhr, fils de la Terre, le dernier des Hommes-sans-Épaules, échappé ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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le Félin géant est un des romans préhistoriques de l'auteur qui possède le plus de cachet.

On est dans ce texte sur un mode quête , la recherche de nouveaux territoires de chasse par deux électrons libres et intrépides et sur celui également , des rencontres merveilleuses , ici principalement avec le lion des cavernes , et avec diverses espèces humaines.
C'est l'histoire d'un voyage et d'une exploration et ce roman déploie les caractéristiques de ce genre de récits .

Le lecteur sera le témoin de la rencontre inquiétante avec un redoutable animal au fond d'une caverne .
De nombreux moments dans ce texte mouvementé semblent venir étayer l'idée , qu'il y a souvent un bien à trouver dans le plus noir des évènements.

Le récit nous plonge dans l'évocation éloquente d'une nature dangereuse et grandiose …
Avec une suite de perpétuelles aventures imposées par ce monde redoutable , à la nature toute puissante animée par une force irrésistible.

Ce roman est éloquent et agréable . Il met sans triomphalisme ridicule , en valeur le potentiel prometteur de l'humanité en même temps que la fragilité de notre espèce devant l'immensité de la tâche qui est à sa portée tout en étant une sorte de nécessité consubstantielle à la nature humaine .
Une tache de prise de pouvoir laborieuse de l'homme sur la création , une aventure le plus souvent plus potentielle que effective .

Le récit est fréquemment émouvant , indépendamment du fait que les descriptions sont assez envoutantes , l'homme y est assez touchant de faiblesse et d'humanité , malgré le versant obscure et malfaisant qui accompagnera notre espèce tout au long de sa longue aventure qui est présent ici sans pathos désagréable et lourd .

Il y a de pas mal d'affects qui sont brandis par l'auteur dans ces pages tumultueuses et bruyantes . La narration variée , elle , est tour à tour colorée de frayeur , d'angoisse ou encore de mélancolie.

La langue n'a pas réellement vieillie , elle affiche un ton et une éloquence classique du meilleurs effet , elle n'est pas désuète .

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La suite de ‘'La Guerre du feu'' n'est pas très connue. Il faut dire que ‘'Le félin géant'' est loin d'avoir le même niveau d'ambition. A l'épopée grandiose d'un Prométhée préhistorique sauvant sa tribu et assurant l'avenir de l'humanité, succèdent les aventures d'un fils las de vivre dans l'ombre de son père, voulant prouver lui aussi sa valeur, et cherchant désespérément une noble cause à laquelle apporter sa massue.

Ce qui n'empêche pas l'écriture de J.H. Rosny aîné d'être toujours aussi magnifique et prenante. On retrouve avec plaisir la savane, ses fauves redoutables, ses paisibles herbivores et ses sources limpides. On suit avec tout autant de plaisir les aventures et les combats du jeune chasseur ; il n'est pas désagréable non plus d'avoir affaire à un personnage plus complexe que son père Nao, tout aussi puissant physiquement mais solitaire, traversé de doute, bref assez loin du leader-né. Pas le même niveau d'ambition, non plus. L'un partira conquérir le feu et apprivoisera des mammouths ; l'autre sauvera une poignée de femmes errantes, et se contentera d'un lion.

Ce qui ne l'empêche pas d'avoir de très bonnes idées, comme ce peuple où hommes et femmes vivent en tribus séparées qui ne se rencontrent qu'occasionnellement, ou le rapport complexe du héros avec sa tribu, qui vénère son père Nao mais se méfie du fils et de son tempérament bizarre.

Une suite intéressante, plaisante à lire, pas du niveau de l'opus précédent mais c'est, en un sens, assumé.
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Le Félin géant est tout d'abord le roman d'une belle amitié, celle qui lie Aoûn, le fils de Naoh (eh oui, vous ne rêvez pas, enfin pour ceux qui connaissent, mais Aoûn est le rejeton de l'inoubliable héros de la guerre du feu ! ) à Zoûhr le Wah, dernier représentant de la race des Hommes-sans-Epaules.

Ils partagent également le même goût pour l'aventure, ce qui les conduit à quitter leur tribu, les Oulhamr, pour explorer de nouveaux territoires de chasse. Ils découvrent une région giboyeuse où les félins de toutes sortes règnent en maîtres. Blessés par un machairodus (si ce terme vous paraît abscons, c'est normal, il désigne une race de tigres à dents de sabre aujourd'hui disparus !), ils trouvent refuge dans une caverne où ils ne tardent pas à s'apercevoir qu'un lion des cavernes a élu domicile dans la deuxième partie de la grotte. Une fente infranchissable les en protège tandis qu'au fil des jours, hommes et bête s'habituent à leur présence respective... jusqu'à ce que l'impensable se produise !

Roman d'amitié, roman d'aventures, l'histoire retrace la lutte impitoyable pour la survie de ces hommes primitifs dans un environnement hostile, le développement des sentiments nobles comme l'amour, l'amitié, la pitié. Les descriptions sont d'une rares justesse, servies par une plume magnifique au vocabulaire riche et très évocateur : on ressent toute la puissance de cette animalité qui menace l'humanité à son aube, la fragilité de ces hommes qui évoluent dans une nature intacte où le danger est toujours présent, leur humilité mêlée d'orgueil face à ce décor grandiose et terrifiant.

L'auteur dépeint à merveille la vie nocturne et diurne, les rumeurs de la savane, les sens toujours en éveil des "bêtes verticales" pour échapper aux prédateurs plus puissants qu'elles, même sous la protection du feu.

Comme dans La guerre du feu, l'auteur fait coexister des espèces humaines à des stades différents d'évolution. Aoûn, fils de l'Urus, et Zoûhr, fils de la Terre, s'allient tour à tour aux Hommes-Lémuriens (tribu pacifique dont les membres ont encore une apparence simiesque, condamnée à disparaître) et aux Femmes-Louves (dont le mode de vie fait penser à celui des Amazones) contre leurs ennemis communs, les Hommes-du-Feu (encore appelés les Chelléens), tribu belliciste et anthropophage !
Zoûhr lui-même est le dernier représentant de sa race, celle qui a domestiqué le feu et qui disparaîtra avec lui...

Pour conclure, l'auteur nous invite à une véritable épopée préhistorique qui nous transporte littéralement sur cette terre sauvage et indomptée. Grâce au fabuleux talent de conteur de Rosny Aîné, le lecteur a l'impression de vivre aux côtés des deux guerriers Oulahmr, luttant au jour le jour pour leur survie. Certains passages, d'une très grande poésie, se dégustent avec ses sens. Bref, j'ai adoré et je compte me plonger dans l'intégrale de ses oeuvres préhistoriques !
En plus, j'ai appris une parole d'intimidation, qu'il me tarde de pouvoir recaser :
"« Parthenia ouvrira vos poitrines. Elle donnera vos chairs aux hyènes.»"

Alors, on fait moins les malins, hein ?!?
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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En accouchant du génialissime Tarzan Edgar Rice Burroughs ne s'était guère préoccupé du réalisme du théâtre des opérations, l'Afrique et la faune qui la peuple.
Je ne suis pas certain que J.H. Rosny ait poussé plus loin ses investigations en paléontologie. Considérant le gouffre qui sépare l'état des connaissances actuelles de celles auxquelles il pouvait accéder, on lui laissera le bénéfice du doute.

Les deux récits sont quasi contemporains, près d'un siècle après leurs parutions l'Américain s'en sort mieux que le Belge.
Deux compères appartenant à des lignées d'hominidés différentes se font une virée en territoires inconnus. Ils y rencontrent moultes féroces bestiaux qu'ils terrassent à grands coups d'objets contondants comme se plaisent à la préciser les légistes des séries sur France 3. Ils parviennent même à faire ami-ami avec un énorme lion des cavernes.
Au passage on réalise que la préhistoire de Rosny semble aussi populeuse que le centre commercial de Rosny2 le premier jour des soldes. Hominidés de tout poils y grouillent et s'y empoignent allègement.

Difficile de se passionner pour la geste de cet improbable binôme des "âges farouches", entre combats épiques et velléités humanistes.

Je ne suis pas sûr de rempiler avec "La guerre du feu"




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En 1920, c'est à dire une dizaine d'années après le très grand succès de la guerre du feu, Rosny aîné revient au roman préhistorique avec ce livre. Il s'agit en quelque sorte d'une suite du précédent : le personnage principal est le fils de Naoh, le héros de la conquête du feu. Aoûn n'est pas destiné à prendre la suite de son père comme chef de la tribu, il s'est lié d'amitié avec Zoûhr, le dernier des Hommes-sans-épaules, la peuplade que Naoh avait rencontré dans son voyage et de qui il a appris l'art de faire jaillir le feu des pierres.

Aoûn et Zoûhr se lancent dans un voyage pour explorer des territoires derrière une haute montagne, ils vont connaître des aventures sans nombre, rencontrer d'autres groupes humains, lutter contre des animaux redoutables, se lier avec un grand fauve, et Aoûn rencontrera même l'amour. Ils reviendront à jamais transformé de ce périple.

J'ai moins apprécié ce roman que les précédentes tentatives de Rosny aîné dans les âges de la préhistoire. Il manque une certaine cohérence d'ensemble au livre, le voyage des deux amis semble un peu gratuit au départ, les péripéties s'enchaînent de façon moins évidente et nécessaire, et j'ai eu du mal à croire à l'amitié avec le fameux félin géant. Par ailleurs, l'auteur donne moins de magnifiques descriptions lyriques de la nature, des plantes, paysages et animaux.

Cela reste plaisant à lire, mais il m'a manqué un souffle, une vision d'ensemble dans ce volume.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Aoûn et Zoûhr se reposèrent auprès des roseaux, sous les peupliers noirs. Énormes et bénévoles, trois mammouths passaient sur l’autre rive. On vit s’enfuir des saïgas ; un rhinocéros oscilla près d’un promontoire. Des énergies obscures agitaient le fils de Naoh ; son âme, plus vagabonde que celle des cigognes, voulait vaincre l’étendue. Et quand il se redressa, il alla vers l’amont, jusqu’à ce que parût l’ouverture farouche d’où sortait le fleuve. Des chauves-souris voletèrent dans l’ombre, une ivresse vagabonde enchanta le jeune homme ; il dit à Zoûhr :
« Il y a d’autres terres derrière la montagne ! »
Zoûhr répondit :
« Le fleuve vient des terres du soleil ! »
Son œil dormant, qui ressemblait à l’œil des reptiles, se fixa sur les yeux étincelants d’Aoûn. C’est Zoûhr qui avait donné une forme au désir de l’Oulhamr. En proie à l’intelligence pleine de rêves des Hommes-sans-Épaules, qui avait fait déchoir la race, il savait que les rivières et les fleuves ont un commencement.
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L’Oulhamr s’enivrait des paroles de son compagnon ; l’orgueil dilatait ses narines ; cette tristesse qui appesantissait ses os, lorsqu’il fuyait dans la nuit, s’était dispersée ; son être triomphant s’exaltait à l’aventure, et, tourné vers les pourpres de l’aurore, il aima passionnément la terre inconnue.
Zoûhr balbutia encore :
« Le fils de l’Urus sera un chef parmi les hommes ! »
Puis il poussa une plainte ; sa face prit la couleur de l’argile et il s’évanouit. Alors, Aoûn, voyant que le sang ruisselait sur la poitrine du blessé, se troubla comme s’il avait vu ruisseler son propre sang, et le visage immobile le terrorisa. Une affection terrible et douce palpitait dans sa chair. Les temps qu’ils avaient vécus ensemble s’élevaient en images chaotiques ; il revoyait les sylves, les landes, les brousses, les marécages et les rivières où ils mêlaient leurs énergies, où chacun était pour l’autre une arme vivante.
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Aoûn et Zoûhr entendaient le battement de leurs poitrines. Une vie sans borne était là, d’où ruisselait toute la fécondité de la terre ; le sort des hommes tenait aux flancs noirs des basaltes, aux pics de granit, aux coulées de porphyre, aux gorges où hurlait le torrent et aux vallées douces où la source chantait d’une voix tendre ; il tenait aux armées du sapin et aux légions du hêtre, aux pacages apparus dans les crénelures, aux glaciers perdus parmi les cimes, aux moraines désertiques...
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Devant eux s'étendait un long pâturage qui semblait entrer dans le firmament ; à gauche et à droite , se dressait la montagne , monde formidable de pierre , du silence et des tempêtes , qui semble immuable et que la goutte d'eau creuse , emporte et dissout inlassablement .
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Leur amitié était profonde. Il n’y avait jamais entre eux aucune cause de colère ni de rancune : chacun trouvait chez l’autre des ressources qui lui manquaient. La force d’Aoûn rassurait Zoûhr et l’émerveillait ; Aoûn aimait la ruse de Zoûhr et les secrets qu’il tenait des Hommes-sans-Épaules.
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Videos de J.-H. Rosny aîné (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de J.-H. Rosny aîné
Emmanuel Roudier en interview pour planetebd.com .Dans la lignée d?André Cheret et de son cultissime Rahan, Emmanuel Roudier s?est spécialisé dans les aventures préhistoriques en BD. 3 tomes de Vo?houna chez Soleil, puis 3 autres de Néandertal chez Delcourt? et aujourd?hui, il s?attaque à l?adaptation de La guerre du feu, le roman de J-H Rosny, dont Jean-Jacques Annaud a déjà tiré un célèbre film. A travers son ?uvre de passionné, l?auteur offre une sorte de trait d?union habile entre l?aventure grand-public et l?étude universitaire de société, pointue et didactique. Une looongue et passionnante interview?
+ Lire la suite
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