« Puisqu’un monde vivant, presque un monde humain, a pu jaillir d’un monde minéral (qui, je crois, est animé aussi à sa manière), on peut de proche en proche supposer que des univers entiers, différents des univers actuels, peuvent jaillir de la profondeur insondable. »
« De ce jour une histoire sinistre, dissolvante, mystérieuse, alla de tribu en tribu, murmurée à l’oreille, le soir, aux larges nuits astrales de la Mésopotamie. L’homme allait périr. "L’autre", toujours élargi, dans la forêt, sur les plaines, indestructible, jour par jour dévorerait la race déchue. »
L'an du monde 22649, le septième jour de la huitième lune.
Le fleuve erre lentement parmi les saules ;sa voix éternelle raconte le temps qui passe, la mélancolie des choses périssables.
Car,maintenant que les Xipéhuz ont succombé ,mon âme saigne et je demande à l'Unique qu'elle Fatalité a voulu que la splendeur de la Vie soit souillée par les Ténèbres du Meurtre !
Le chant du déclin s'enflait,planait, descendait des nichées harmonieuses.
Leurs cris effroyables retentirent pendant des heures sous le grand firmament.
Si les Xipehuz ont des sens, c'est ce qu'il n'est pas possible d'affirmer.
Quand l'astre rouge s'est posé sur les collines orientales, les peuples étaient rangés en bataille devant Kzour.
Et pourtant, quand elle revient, la Nuit aimée, la Nuit pensive, une ombre tomba sur ma béatitude, le chagrin que l'homme et le Xipéhuz ne pussent pas coexister, que l'anéantissement de l'un dût être la farouche condition de la vie de l'autre.