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Critique de BazaR


Deuxième lecture de J.-H. Rosny-Aîné, et je suis sous le charme.

L'auteur nous emporte dans la région de l'Iran du côté de la future Ecbatane, à une époque où la civilisation sédentaire des cités est encore à venir. Cependant, les clans nomades sont profondément structurés, possèdent déjà une religion commune, commercent, collaborent ou guerroient.
Mais voilà que l'un des clans tombe sur des êtres animés bizarres, aux formes géométriques simples, extrêmement violents et létaux. Ils n'attaquent pas au-delà d'un certain périmètre entourant leur territoire, mais ce périmètre grandit au fur et à mesure que ces cônes et ces cylindres de reproduisent. Rien ne semble pouvoir les arrêter. Les prières et autres sacrifices sont autant de ronds dans l'eau.

En désespoir de cause, l'on fait appel à Bakhoûn. Cet homme aux méthodes étranges a déjà démontré son efficacité par le passé. Qui ne tente rien…
Bakhoûn s'empare du problème. Ses méthodes étranges, ce sont celles que la science appliquera avec méthodes dans un lointain avenir : l'observation, la réflexion, le raisonnement, la logique. Il étudie ceux que l'on va nommer les Xipéhuz et développe des contres mesures. Il les adapte quand elle manque de performances.
C'est le récit de cette guerre de l'homme et de l'étranger, à laquelle un seul survivra, que nous conte cette nouvelle.

La modernité de ce texte m'a surpris. La précision que Rosny Aîné apporte au comportement des Xipéhuz – dont on ne saura pas s'ils sont d'origine extraterrestre ou non – est digne d'un ethnologue. Les méthodes de raisonnement de Bakhoûn permettent de mettre en avant les avantages de la science sur la religion pour comprendre le monde. le récit date de 1887. Les débats épiques sur la théorie de la sélection naturelle de Darwin sont encore assez frais dans les esprits. Bakhoûn fait penser à un Guillaume de Baskerville – le héros du Nom de la Rose – pré-antique ou protohistorique.
Le style de l'auteur est toujours aussi lyrique. Il peut paraître un peu trop riche, trop baroque, au début. Personnellement je m'y suis vite habitué.

Ce court texte mérite vraiment le détour. Après ces deux succès (le premier était La contrée prodigieuse des cavernes) je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin.
Vers Rosnyyyy et au-delàààà !
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