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Critique de Biblioroz


Une envie de nouveautés souffle dans la cuisine de cette famille iranienne. C'est l'envie de cookies américains, plus modernes que les pâtisseries persanes pourtant si délicieusement parfumées.
« Ce jour-là, nous apprîmes à nos dépens que cueillir la modernité des autres avait un prix »
Car, tout à la confection de ces biscuits, ils en ont oublié de surveiller la petite soeur. Une porte ouverte, une piscine et le drame.

Azam partage ses souvenirs avec nous et quelle jolie parenthèse attendrissante que de parcourir ces petits instantanés de vie, là-bas, à Téhéran, avant cette désolation amenée par la dictature des mollahs.
Telle une petite souris, pour savourer les moindres miettes des évocations d'Azam, je me suis installée discrètement dans sa famille, l'espace d'une petite centaine de pages. J'y ai ressenti la volonté des femmes, comme Aziz, la grand-mère, qui insuffle à ses descendantes la force et le devoir d'avancer pas à pas dans leurs vies. J'y ai constaté le poids de la police politique dans le devenir professionnel du père et les convictions religieuses des cousins qui découlent sur un drame. J'y ai savouré les paroles clairvoyantes du grand-père nous contant la puissance du riz.
Toutes ces personnes, et bien d'autres encore, habitent ces pages de souvenirs avec quelques traditions persanes dont la célébration de leur nouvelle année qui a lieu au printemps pour fêter la renaissance. Je serais bien restée encore un peu parmi eux, assise sur le grand tapis pour piocher dans tous les plats odorants dont la confection se transmet, de génération en génération.

Marale Rostaing, sous la simplicité de sa plume, laisse ressortir les évènements durs ou joyeux, doux ou violents, avec une réelle tendresse que l'on perçoit dans les moindres petits bonheurs ou tragédies de cette famille. C'est une narration au plus près de la vie, pleine de douceur, qui montre l'impact inéluctable des évènements qui se déroulent dans une existence. Ces souvenirs d'Azam ramènent au caractère éphémère des instants avec, parfois, une pointe de mélancolie.

J'encourage Marale à continuer à évoquer ce pays meurtri, ce temps qui passe, ces traces laissées par les uns et les autres mais aussi la lumière du peuple iranien. Je la remercie pour m'avoir orientée vers cette belle lecture auto-éditée qui mérite de rencontrer ses lecteurs et lectrices.
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