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Critique de purplevelvet


J'avais déjà lu cette pièce il y a pas mal d'années. Lue et appréciée. Et la relecture confirme ce que j'en avais pensé à l'époque.
C'est brillant, plus que brillant même, une réputation amplement méritée. Tant au niveau de l'action, menée tambour battant, des personnages hauts en couleur, de l'écritue.
On est dans le pastiche de théâtre classique, en alexandrins, tout en le dynamitant: unité de lieu? on s'en fiche. unité de temps? puis quoi encore, l'action s'étale sur 15 ans. unité d'action: ça part dans tous les sens. Et j'adore ça.
Les alexandrins sont littéralement pulvérisés, émiettés entre plusieurs personnages; le théâtre classique tourné gentiment dérision dès le début du premier acte, foisonnant de personnages,qui nous montre une représentation telle qu'au XVII° siècle: on rit, on se bat à l'épée, on joue aux dés, on picole, on vient se faire admirer, mais on s'intéresse finalement peu à la pièce quand un spectacle bien plus intéressant se passe dans la salle.

Et les morceaux de bravoure qui s'enchaînent sans qu'on puisse vraiment en choisir un.
[...]
L'évolution des personnages du début à la fin de la pièce est une bonne surprise qui donne de la crédibilité à l'ensemble: Cyrano d'abord, qui n'est pas monolithique. Parfois agaçant dans ses fanfaronnades,Mais souvent drôle, et de plus, il révèle une vraie profondeur, certes lorsqu'il passe son curieux marché avec Christian pour séduire Roxane à eux deux, mais aussi lorsqu'il démontre son sens de l'amitié envers Le Bret, envers Ragueneau, envers la "communauté" des cadets de Gascogne.

En face il y a Roxane, j'avais presque oublié à quel point son évolution fait plaisir: on croit au début avoir affaire à une mondaine évaporée qui ne s'intéresse qu'à l'esthétique et au beau langage, une de celle qui s'évanouirait pour un rien , mais qui mise au pied du mur sait se montrer pragmatique et prendre dans l'urgence des décisions extrêmes: se débarrasser avec un art consommé de la manipulation de l'envahissant comte de Guiche,se marier, comme ça, en un quart d'heure, pour sauver la mise à Christian - même si la manoeuvre échoue. Et arriver en plein champ de bataille, amenant du ravitaillement à l'armée qui meurt littéralement de faim, en ayant fait preuve de sang-froid et d'un talent d'infiltration sans pareil, ce qui lui vaut l'admiration de tous les hommes présents. Et rien que pour ça, pour cette héroïne tout sauf gentiment douce mièvre ou soumise, chapeau bas à Edmond Rostand!
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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