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Critique de Laurence64


Les lendemains chanteront.
Ainsi en est-il pour Bucky Cantor, au corps sportif, au coeur d'or, doté d'un métier qu'il aime (il enseigne le sport) et d'une charmante amie, fille de médecin, auquel il est fiancé.

Les lendemains doivent chanter.
Malgré le hasard ou le destin ou Dieu (au choix) qui frappe de façon aveugle et antipathique. Une épidémie de poliomyélite s'abat sur Newark pendant l'été caniculaire de 1944. Les ambulances hurlent, les gens paniquent, les gosses meurent. Bucky Cantor assiste, impuissant, à la tornade virale.

Les lendemains auraient dû chanter pour celui qui n'était pas parti à la guerre en raison d'une mauvaise vue.

"Parfois on a de la chance, et parfois on n'en a pas. Toute biographie tient du hasard et, dés le début de la vie, tout relève du hasard,de la tyrannie, de la contingence."
Cette réflexion centrale de l'écrivain Philip Roth fait défaut à Bucky Cantor. Jamais ce dernier ne parviendra à accepter l'inacceptable. Il a fui l'atmosphère mortifère, se le reproche, la retrouve de façon abrupte. Cantor endosse alors une culpabilité qui ne lui appartient pas. Il se fait martyr.

Les lendemains ne doivent plus chanter.
Puisque telle est sa conviction, les lendemains deviennent aphones. Cantor rate sa vie avec autant d'ineptie que d'entêtement.

Corps et âme, l'homme est fragile. Philip Roth s'en fait le témoin et accompagne, avec lucidité, le désarroi de son héros qui refuse la mélodie des jours.
Peut-être est-il temps de fredonner…
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