AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jlvlivres


« Ritournelle » de Dimitri Rouchon-Borie (2021, le Tripode, 162 p.) avec des superbes illustrations couleur de Delphine Rivals en couverture et rabats. L'histoire est en partie reprise de « Au Tribunal » (2018, La Manufacture de Livres, 308 p.), comme l'annonce une Note de l'Editeur en début de livre. Mais c'est une histoire fortement remaniée qui est présentée.

Un trio formé par un monsieur Ka, un monsieur Ron et un monsieur Petit, auquel il faut ajouter une demoiselle Esmeralda, accompagné de Vouté, son compagnon du moment. Les trois premiers s'ennuient à ne rien faire.

C'est donc une chronique judiciaire un peu améliorée ou romancée, peu importe. Il faut dire que Dimitri Rouchon-Borie a tenu celle de « le Télégramme » de Brest et a donc accumulé de la matière. Son précédent livre reprend en partie ces chronique. Tout comme Dominique Simonnot avait sa chronique dans « le Canard Enchainé » dont elle a tiré « Coup de Barre. Justice et Injustices en France » (2019, le Seuil, 304 p.). de même Pascale Robert-Diard, chroniqueuse pour « le Monde » a tiré « Dans le Ventre de la Justice » (2006, Librairie Académique Perrin, 204 p.) dans lequel elle relate les scènes souvent tragiques, cruelles mais aussi parfois drôles et touchantes de la Justice telle qu'elle se pratique. Puis, elle passe à des procès plus retentissants du point de vue médiatique avec « La Déposition » (2018, Folio, 208 p.) de l‘affaire Agnelet dans laquelle Maurice Agnelet comparait pour le meurtre de sa maitresse Agnès le Roux, riche héritière du casino « le Palais de la Méditerranée » à Nice.

Dans « Ritournelle », c'est plutôt une affaire banale qui, comme souvent dérape et finit en monstruosité sur fond d'alcoolisme et de fumette. Tout commence par une très banale embrouille, avec « emprunt » de carte bancaire. Une carte « American express » parce que celà situe tout de suite là où est la vraie richesse, avec le « billet vert » par procuration. Même pas une vraie arnaque car ce n'est que projet d'achat de bijouterie de fantaisie au supermarché local. Et faire la fête ensuite au « Palace » là où ils achètent leurs sandwichs. le grand jeu, presque tout de suite. Pour séduire, rien de tel qu'un bouquet de roses rouges. Grande scène où le bouquet passe de 132 « le nombre de jours que je pense à elle depuis notre première rencontre » puis 150, ou même 50 (question de coût), mais « 50 ça fait deux fois moins romantique. / - Trois fois » lui répond la vendeuse. Bref, des héros aux pieds nickelés. La suite est du même tonneau, mais je préfère ne pas dévoiler les dialogues.

C'est surtout là que le livre est intéressant. Dialogues entre la présidente du tribunal et les protagonistes. A qui on finira par faire dire tout ce qui s'est passé. Comment cette arnaque banale, même pas réalisée, tourne au mauvais trip, le tout sur fond de reggae, alors que la victime subit vraiment les délires des prévenus, devenus accusés. Scène également quasi comique que celle des experts pour qualifier la dérive alcoolisée de la piteuse bande.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}