- Mais tu vas rester combien d'années avec ce loser ?
- Ça ne fait que deux ans, quatre mois et trois jours. Ça va encore.
[deux instit' surveillent la récré...]
- Que nous est-il arrivé ? On était tellement heureux quand on avait leur âge...
- C'est vrai.
[... tandis que les petits mignons jouent gentiment dans la cour]
- On va te supprimer tes allocs, ha ha !
- T'es si grosse que tu pisses de la purée !
- Ta gueule l'anorexique, tu chausses du deux !
- Remonte dans ton arbre, bamboula !
- Sales djihadistes !
- Pédés !
- Retourne en Juiverie, sale sioniste !
(p. 57)
Je vous le dis tout de suite : si vous êtes venue chercher un arbre pour vous accrocher aux branches, vous vous êtes trompée de personne. Je ne suis pas un arbre, encore moins une branche.
- Tu veux tirer une latte ? Goyave-abricot ! C'est trop swag ce parfum.
- Non merci, ça ne me branche pas plus que ça de téter ta clef USB.
- Ma quoi ?
- Laisse tomber.
(p. 35)
Nous ne sommes peut-être pas les seuls fautifs de nos fragilités. Prendre conscience de cela aide à retrouver confiance en soi.
Un enfant privé d'enfance a peut-être du mal à devenir adulte, mademoiselle Geoly.
Symptôme nausée. Tu as peut-être une gastroentérite. Il y a aussi méningite, Encéphalite, Insuffisance rénale. Mais si c'est le tin, ça peut être une hypertension intracrânienne qui nécessite une hospitalisation d'urgence. Attends, attends… J'ai trouvé : tu as un syndrome de TAG ! Trouble Anxieux Généralisé. Le T.A.G. est un état d'anxiété permanente qui dure depuis au moins six mois et n'est lié à aucune situation en particulier. C'est une inquiétude excessive de tous les moments de la vie quotidienne : professionnelle, familiale, affective et sociale.
Le psychanalyste fonctionne un peu comme une poubelle sur qui le patient va plaquer les caractéristiques des gens qui ont compté dans son histoire. Le psychanalyste rejoue avec son patient les relations qu'il entretient avec ces personnes. Le travail consiste ensuit à analyser ces relations pour les comprendre. Dans le cas présent, Émilie trouve sa psy méchante. Madame Soulac lui donne l'impression de la juger et de la mépriser. Mais en réalité, à qui madame Soulac lui fait-elle penser ? Qui dans son histoire la juge et la méprise ? Le transfert permet de retraverser les ressentis, d'en prendre conscience pour se débarrasser de tout ce qui pèse et gâche la vie.
Bien, elle a fini de pleurnicher ?
La dépression frappe au hasard : c'est une maladie, pas un état d'âme.