Les contes interdits : Peter Pan

Pour lui, la pitié n’était qu’un moyen politiquement correct de se satisfaire de notre situation actuelle face aux difficultés d’autrui.

Vieillir c'est une maladie. La plus terrible de toutes.

Tandis qu'il poursuivait son repas, Jacques reprit quelques peu ses esprits, tenta de se remettre de ses souffrances pour mieux se concentrer.
Faut pas que je ferme les yeux.... Faut pas...
Puis il se remémora une donnée importante. Il avait été évanoui, oui, mais pendant combien de temps ? Il jeta un coup d'oeil au monstre devant lui et remarqua, sans surprise, qu'il portait une montre au poignet. Ironiquement, il s'agissait d'une montre Lacoste, avec son logo de crocodile sous le cadran.

- Quels sont ses effets ?
- Paraîtrait que ça fait en sorte que son consommateur rajeunit. Dans sa tête, je veux dire. Il redevient naïf comme un gamin ; il peut trouver du plaisir dans à peu près tout et n'importe quoi. Alain m'a dit que, des fois, ça lui donnait l'impression d'avoir des ailes.
- C'est quoi... Un dérivé de RedBull ? Se moqua l'enquêteur en pensant au slogan des publicités de la boisson énergisante.
- Non, rétorqua-t-il sans sourire à l'illusion ; c'est comme si ça lui donnait vraiment l'impression de pouvoir voler. C'est vraiment tordu.

L'objectif des revendeurs et des producteurs de ces substances empoisonnées n'avait rien de très original : le profit.
Somme toute, seules les méthodes qu'ils pratiquaient afin d'atteindre ce but les différenciait des banquiers et des grands chefs d'entreprise.
Rien de bien captivant, en tout cas du point de vue de Hook.

Sauf qu'il avait tué de ses propres mains trois hommes qui pesaient chacun le double, voire le triple de lui. Pour l'une des rares fois dans sa vie, Clochette fut prise de compassion, mais aussi de convoitise. Pan était une perle rare, et elle comptait bien la garder pour elle.

C’était un de nos associés. Le problème, c’est qu’il n’arrêtait pas de raconter des faussetés. Il mentait comme il respirait. Faque… on s’est dit qu’en l’empêchant de respirer, il arrêterait sûrement de mentir pour de bon.

MDR Mais tellement vrai ! comme hook je ne regarde jamais la télé et je me retrouve dans cette citation:

"il n’écoutait jamais d’émissions, qu’il considérait toutes plus puériles les unes que les autres. Télé-réalité ? L’absurdité même de l’humanité condensée en un peu plus de trois quarts d’heure. Émissions de décoration ? Le refuge des femmes condamnées a considéré leur maison comme le reflet d’un quelconque succès. Sport en direct et analyses ? Il suffirait de prendre l’enthousiasme de ces milliards de fanatiques de sports et de le transformer en intérêt écologique pour que la planète redevienne propre en une saison. Séries humoristiques ou dramatiques ? Il suffisait de sortir dehors, de voir le monde comme il était pour rire de notre stupidité ou de pleurer notre déchéance. Si la religion pouvait être autrefois considérée comme l’opium des peuples, la télévision était son digne successeur depuis le milieu duXXesiècle. "

La jeunesse en soi, dans son ensemble. Sa naïveté, son insouciance, son ingratitude, sa stupidité, sa cruauté, son matérialisme, sa joie éphémère… et ses représentants, des semi-hommes et des semi-femmes inutiles, toujours « en développement », jamais prêts à temps. On attend à la fois tout et rien de leur part. Ils croient que le monde leur appartient, s’illusionnent sur leur avenir. Oui, Jacques détestait les jeunes pour tout cela à la fois.

Pour lui, la pitié n'était qu'un moyen politiquement correct de se satisfaire de notre situation actuelle face aux difficultés d'autrui.