Après tout, qu'est-ce que l'âme,
qui fait de nous ces êtres sensibles, conscients ?
Se trouve-t-elle dans notre coeur ? dans notre esprit ?
Était-ce cela, devenir humaine? Connaître le doute, l'indécision?
L'amour n'est pas une valeur sûre ou éternelle. C'est quelque chose de fluctuant. Et il arrive que les sentiments disparaissent sans qu'il y ait une explication rationnelle. Et parfois ils reviennent. Souvent, ils s'enfuient définitivement.
Je me figeai quelques instants, incertaine. Chaque interaction humaine, si enrichissante fût-elle, était un grand moment de stress pour moi.
Elle accompagna ses paroles d’un geste pour rapprocher l’assiette de gâteaux, et je ne me fis pas prier pour me resservir. La sensation de faim était toujours aussi mystérieuse et curieusement agréable, parce qu’elle me faisait découvrir mon corps d’une façon étonnante. Mais celle de satiété était encore meilleure, surtout quand on se goinfrait de gâteaux aussi délicieux.
J’avais momentanément été une femme, et j’avais aimé cela. J’avais ressenti tellement de choses, aussi bien dans mon environnement qu’à l’intérieur du corps d’Eva ! Je savais déjà que je ne pourrais pas m’empêcher d’y retourner. J’avais goûté à un fruit interdit, et j’en avais tellement apprécié la saveur qu’il fallait que je la retrouve, que je l’absorbe jusqu’à l’intoxication.
Autrefois [mon monde] m'était familier, normal, rassurant. J'étais à l'abri de tout : des émotions, du mal, de la violence. Et voilà qu'à présent, il me faisait horreur. Ici, j'étais coupée du monde, de l'essence même de l'humanité.
Quand on était vivant, le visage, des expressions, la lumière dans les yeux, la forme d'un sourire, tout était tellement important !
Ils étaient un langage à eux seuls, ils étaient le miroitement de l'âme...
J'avais gouté à un fruit interdit, et j'en avais tellement apprécié la saveur qu'il fallait que je la retrouve, que je l'absorbe jusqu'à l'intoxication.
La vie… même si elle est imparfaite, même si elle se finit un jour, vaut la peine d’être vécue