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Critique de Upsilonn


Fuego del Fuego est une superbe anthologie rassemblant une centaine de poèmes de dix pays d'Amérique latine (Chili, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Paraguay, Pérou, Salvador et Uruguay). Collectés et traduits par un poète et enseignant passionné, ces textes donnent à voir la vitalité des poéte·sses de ces pays et la continuité des luttes qui les animent.

Les poèmes ne sont pas rassemblés par auteur·ice ni par pays, ce qui rend particulièrement visibles leurs thématiques communes et la façon ont ils se font écho. J'ai bien aimé cette organisation du recueil mais pour un public plus familier de la poésie latino-américaine, elle pourra peut-être être un frein. Pour mieux se repérer, on trouve toutefois à la fin de l'ouvrage un index des auteur·ices par ordre alphabétique, un index des auteur·ices par pays ainsi que les notices bibliographiques.

La réflexion sur histoire du continent et les marques qu'y ont laissées le colonialisme et les régimes autoritaires est centrale. C'est sans concession que sont dépeintes les violences infligées aux cultures autochtones et aux peuples d'hier et d'aujourd'hui. Dès les premiers poèmes du recueil, dans la voix de Luis Alfredo Arango par exemple, la brutalité des colons et le viol des terres et de ses habitant·es sont évoqués avec beaucoup de force pour décrire la « Véritable histoire ». Mais si Fuego del fuego donne voix à une colère ancienne et légitime, il laisse tout autant de place à la fierté et à la résilience. Là aussi, dès le début du recueil, le ton est donné : « Nous n'avons pas le temps d'être pessimistes./ Nous devons surmonter le désastre. » J'ai été d'emblée embarquée dans ce recueil à la lecture de ces vers qui parlent d'héritage traumatique et de misère toujours actuelle, mais avec une volonté d'aller de l'avant et de faire reconnaître cette histoire. C'est une poésie très forte que je m'estime chanceuse de lire, particulièrement aujourd'hui.

Sur une autre note, la couverture présentée sur Babelio, qui montre une silhouette assisse et visiblement abattue devant une coupe, n'est pas celle du livre que j'ai reçu. J'avais été attirée par la couleur rouge qui lui donnait un air assez sinistre, mais je suis très contente d'avoir finalement reçu la version avec la couverture couleur de feu, plus parlante encore. Merci à Babelio de m'avoir permis de recevoir ce texte dans le cadre de l'opération Mass critique, et merci aux éditions Les Etaques, dont je suis heureuse de découvrir le travail, et que je ne manquerai pas de suivre de près !
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