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Critique de Laureneb


Au début, ce roman semble être un ramassis de topoi sur la montagne et sur les guides ; et, surtout, ses personnages semblent être des clichés ambulants : la beauté blonde et froide, réservée sur ses sentiments mais moulée dans une polaire rose qui met en valeur ses seins - oui, il y a ce genre de phrase. le guide, brun, bouclé, bronzé, évidemment, avec une barbe de trois jours et des vêtements voyants, prêt à séduire pour un soir toutes les clientes qui font appel à lui. Oui, c'est lourd, peu subtil. J'ai cependant continué, car les descriptions des montagnes sont belles et poétiques, car je reconnais des sommets que j'ai au moins admirés voire grimpés. Il y a aussi ce très beau passage sur les beautés secrètes et mélancoliques de la montagne en automne, que j'ai voulu recopier car je suis complètement d'accord. C'est la saison la plus sauvage, mais peut-être la plus belle.
La partie sur Paris est elle aussi pleine de lieux communs déjà-vus. Rémy semble renoncer à tout, y compris à sa barbe, mais surtout à sa propre identité, par amour, tandis que Laure, pour montrer qu'elle est une femme d'affaires forte, porte un tailleur et ne sourit pas. Oui, c'est à nouveau peu subtil.
Cependant, je me suis progressivement laissé convaincre, notamment grâce à l'inversion des genres : c'est Rémy qui apparaît d'abord comme sentimental, prêt à tous les sacrifices par amour - des traits plutôt vus comme féminins, alors que Laure semble réservée, se confiant peu, préférant l'amour physique aux démonstrations de tendresse - des caractères traditionnellement plus masculins dans les romans d'amour.
C'est en avançant dans le roman que j'ai mieux compris ce que voulait faire F. Rufin, comme il l'expose dans le prologue : il ne voulait pas écrire un roman d'alpinisme qui soit un récit héroïque d'un grimpeur ouvrant des voies, d'un grand guide ; il ne voulait pas non plus faire l'hagiographie d'un martyr de la montagne mort de sa passion. Non, il voulait écrire une histoire d'amour à la montagne, où les sentiments soient aussi grands et forts que la beauté des massifs.
Ce n'est pas pour rien qu'il y a de nombreuses références, et même des parallèles dans l'intrigue, à la Grande crevasse ou à Retour à la montagne de Frison-Roche, et que tout se termine au pied des Drus.
J'ai bien fait de continuer malgré les premiers chapitres...
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