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Critique de ODP31


ODP31
07 décembre 2019
Le travail dans les ambassades ne se résumerait donc pas à participer à des soirées guindées en smoking, à s'empiffrer de petits fours, à siffler le meilleur champagne et à flatter la beauté des jeunes épouses de vieux potentats locaux. Les pubs Ferrero qui ont participé à mon éducation étaient donc mensongères !
La principale activité d'Aurel Timescu est d'alléger sa charge consulaire. Un régime sec, mais arrosé de vin blanc frais pour supporter la chaleur. Affecté à Maputo, capitale du Mozambique, le diplomate fuit le travail et préserve jalousement son ennui.
Un ressortissant français flotte dans la piscine de son hôtel, sans matelas gonflable, sans cocktail, sans crème solaire. Il est un peu mort… et pas d'hydrocution. L'homme n'avait pas bonne réputation, son établissement était aussi fréquenté qu'une colonie de vacances au mois de novembre. Trois femmes ont partagé la vie de l'hôtelier et l'une d'entre elles concentre rapidement les soupçons.
L'encéphalogramme d'Aurel bipe à la perspective d'une enquête. Des alluvions de sa jeunesse réprimée en Roumanie à l'époque communiste suggèrent son allergie à l'injustice.
Aurel n'a pas de méthode. C'est un Sherlok désordonné, un réformé de l'approche scientifique, qui ne suit que les intuitions peuplant ses rêves alcoolisés.
Trop occupée à retrouver un stock d'ivoire évaporé, sa hiérarchie laisse Aurel « zéler » et mener son enquête.
L'affaire est plus sérieuse que le roman.
J'ai la sensation que les aventures de ce consul fictif sont des respirations dans l'oeuvre de Jean Christophe Rufin, des récréations entre deux histoires plus charpentées. J'ai ressenti le plaisir d'écriture de l'auteur et le lecteur est invité à partager ce moment de légèreté. C'est un peu comme s'il avait ouvert ses vieux albums photos de diplomate et troussé une petite intrigue sympathique en détournant quelques vieux souvenirs.
Je regrette seulement que l'histoire reste trop à la surface de ses personnages. On ne risque pas la noyade. Un peu d'épaisseur ne nuirait pas aux intrigues.
Ce deuxième opus est néanmoins aussi divertissant que le premier et je ne serai pas étonné que des producteurs transforment Aurel Timescu en héros de série TV du vendredi soir. Il en a le portrait- robot.
L'avantage avec Jean Christophe Rufin, c'est qu'il n'enferme pas le lecteur dans le biotope de ses introspections. Il nous offre toujours des décors exotiques, des héros décalés, des dialogues amusants. Ces livres ne sentent pas le renfermé et permettent toujours de s'évader dans des pays lointains sans avoir à mettre à jour ses vaccins. C'est pratique et j'ai peur des piqûres.
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