Ce recueil de dix-sept
nouvelles nous plonge dans un Mexique pauvre, violent et désespéré. A chaque texte, et en quelques mots, Juan Ruolfo instaure une atmosphère âpre et violente, sous un soleil souvent brulant, une terre aride et désertique, arrosée seulement par l'alcool et le sang.
Les hommes et les femmes ont les rides profondes et les sourires rares. L'amour ne semble pas un mot connu, seulement l'égoïsme, ou plutôt, dans ces lieux de poussières et de misères, la seule façon accessible de survivre : s'en sortir coûte que coûte, avec un couteau, un flingue ou un coup tordu. C'est brut et sanguin, dérangeant autant que fascinant.
J'ai rarement eu l'impression de ressentir dans tous les pores de ma chair l'ambiance d'un pays, d'une époque et d'une ruralité de manière si intense (sauf avec
Faulkner, avec qui j'ai trouvé de nombreuses similitudes). Ces
nouvelles pourraient presque être historiques tant les lieux, les âmes et les mots sont décrits avec un style vif et percutant.
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