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Citations sur Le phare, voyage immobile (63)

L’île est un capteur dans l’univers qui l’entoure. Je veux dire par là qu’on n’a pas besoin de savoir, parce qu’on perçoit. De là-haut, par exemple, je les vois, les officiers des navires qui repèrent ma lumière. Je touche les radars qui signalent ma présence aux navigateurs. J’entends les cris des hirondelles qui mettent le cap sur ce rocher pour y passer la nuit pendant leur migration. Je parviens à capter parfaitement Radio Malte, qui diffuse le bulletin des déplacements de bateaux transportant des désespérés d’Afrique du Nord. Avoir la vision d’ensemble : voilà ce que signifie pour moi la perception pélagique du monde. A Berlin, on ne peut pas le comprendre, ni même à Rome ou à Paris, parce que la culture est une culture de terre ferme. On n’y a pas de visionnaires, on n’y a que des analystes dans leurs fichus bureaux d’étude. p 89
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Oui, la vie est une gourmandise qu'il faut mastiquer doucement, sous le soleil et sous les étoiles.
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Les gardiens de phare sont des hommes durs, rivés à leur récif. Monarques absolus de leur territoire et pourtant, en même temps, reclus à l'intérieur de ses limites.
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Ce n'était pas n'importe quelle île. C'était un récif inhabité et lointain.
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Ce n'est pas sans raison que le mot "âme" vient du grec anemos, le vent. Et même dans mon phare, le vent joue avec les âmes.
(...) Ce n'est pas de la peur, plutôt la crainte de rompre un sortilège. Je m'aperçois que le phare pleure, littéralement. Il est envahi par une plainte qui vient de partout et de nulle part, il gémit dans ses articulations les plus secrètes, il émet un son de baryton, prolongé et troublé par une infinité de grincements, semblables aux couinements d'une souris ou aux interférences d'une radio. La tour solitaire, au sommet de la montagne, sert à répercuter des sons d'outre-tombe, c'est une antenne synchronisée sur des fréquences que les vivants n'entendent pas. p 118 119
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Le voyage immobile est le plus difficile de tous, parce qu'on n'a pas d'échappatoire, on est seul avec soi-même, en proie aux visions, et il est donc facile, pour ne pas dire naturel, de se laisser aller.
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Par cette soirée où il fait un temps de chien, à l'intérieur de cette lanterne à la merci des brisants, je sens mon univers à la dérive comme je ne l'ai encore jamais senti.
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En quelques minutes on passe de la Cornouaille à la mer Egée, et le levante se manifeste dans toute sa splendeur. C'est un "vent chargé de lumière et de reflets, qui anime la mer de vagues fréquentes et riches d'écume, qui gorge nos rochers de couleurs, qui porte des semences de myrte et de romarin, qui mûrit les figues de Barbarie et les raisins, qui ensanglante de coquelicots les champs de blé, qui cuit le front et la nuque des pêcheurs, qui féconde la mer de nouveaux poissons...il souffle toujours sur nous même si les millénaires ont passé, même si la Grèce n'est plus que ruines. Nous continuerons de puiser dans le levante la chaleur et la vie." Lire le livre d'Antonio (Mallardi) dans ce phare, sur cet îlot et avec ce vent, c'est assurément tout à fait différent. p 19
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Oui, la vie est une gourmandise qu’il faut mastiquer doucement, sous le soleil ou sous les étoiles.
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Pour séjourner sur cette île, il vaut mieux ne pas être un angoissé régi par son agenda. Ici, il faut savoir se résigner aux ajournements et aux attentes, et même prendre le goût des errances et du périple.
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