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Critique de BillDOE


Les cafards sont dans l'arène...
... c'est la forme qu'a la zone pavillonnaire où vont emménager les Golden : un élégant jardin entouré de riches et cossues maisons. le père, Néron Golden dont l'origine de la fortune est douteuse, et ses trois fils, Pétronius surnommé « Petya », autiste et agoraphobe, Lucius Apuleïus alias « Apu », artiste, séducteur et mystique, et Dyonisos, alias « d'», bâtard transgenre, arrivent du « pays que l'on ne nomme pas » à New-York. Leur mère est décédée lors d'un attentat terroriste fomenté par des pakistanais dans le palace où elle avait trouvé refuge suite à une dispute avec Néron. le jardin est l'endroit où les voisins se rencontrent et c'est l'occasion pour les Golden de faire la connaissance de René, le fils d'un couple d'universitaires, Gabe et Darcey Underlinden, et un grand cinéphile...
C'est écrit à la fois dans un style romancé et sous la forme d'un script de film. L'auteur fait largement référence à son érudition cinématographique (trop parfois). C'est l'occasion pour lui de dénoncer une Amérique cosmopolite délirante, celle d'un « vivre ensemble » déficient. Il écrit : « le monde extérieur s'était mis à ressembler à un décor de carton-pâte. Dehors, c'était le monde du Joker... C'est-à-dire une sorte de mensonge radical : hypocrisie, vulgarité, sectarisme, grossièreté, violence, paranoïa... » Mais c'est aussi l'occasion pour lui de partir dans un délirium de situations cocasses et une accumulation de personnages de fiction comme Tarantino sait si bien les mettre en scène.
Son roman est comme la merveilleuse petite boutique des horreurs, une décharge à page ouverte, une macédoine de caractères sucrés-salés.
La lecture est parfois complexe car on a du mal à deviner où l'auteur veut nous amener. C'est souvent loufoque sans pour autant gâcher l'intérêt de l'histoire. Les personnages et les situations rappellent « La conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole, cet état d'esprit sarcastique, gentiment moqueur, critique et second degrés. On baigne dans l'invraisemblable d'une super production bollywoodienne kitch : des couleurs qui n'existent pas, des postures hystérisées rythmée par une musique tonitruante et naïve.
C'est une expérience de lecture intéressante pour un ouvrage innovant, curieux et original.
Traduction de Gérard Meudal.
Editions Acte Sud, Babel, 498 pages.
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