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Critique de agenet


La critique complète sur mon blog.
Je n'en poste ici qu'une partie

[...]L'histoire
L'histoire est finalement assez, voire très classique:

- Dans ce qu'on pourrait qualifier de prologue en narration à la première personne, un prisonnier, Vaelin al Sorna, présenté comme un guerrier précédé de sa légende, est conduit sur un bateau à un duel qui devrait s'achever par sa mort. Un chroniqueur, qui est aussi le narrateur et appartient à un peuple ennemi du prisonnier, l'accompagne. C'est l'occasion pour Vaelin de lui raconter sa propre version de son histoire (même si l'on se rend compte bien plus tard que seul le lecteur a cette version, et qu'il en dit beaucoup moins au chroniqueur).

- On passe alors à une longue analepse, parfois entrecoupée par un passage dans le présent, où l'histoire de Vaelin est contée (à la troisième personne). Enfant, il est confié à l'un des Ordres au service de la Foi, en l'occurrence le 6è, un ordre guerrier. L'apprentissage y est rude et crée des liens indéfectibles entre les jeunes apprentis en même temps qu'il en fait des guerriers extraordinaires (à remarquer que, d'emblée, Vaelin est largement au-dessus du lot). Bien sûr, il est confronté également à divers incidents et dangers que les autres élèves ne rencontreront pas, entre autres, des assassins qui le poursuivent et un loup géant qui veille sur lui. Ce qui prend déjà une bonne part du roman.

- Une fois sa formation finie, il se retrouve malgré lui poussé dans divers batailles et guerres au service d'un roi qui apparaît bien fourbe, alors que se réveille en lui de plus en plus ce qui fait le titre de ce roman: la voix du sang (une sorte de "super instinct" si l'on peut dire).

Je n'en dirai pas plus si ce n'est qu'on se dirige finalement vers une histoire de prophétie et d'être élu (je vous laisse deviner de qui il s'agit).

[...]

Avis
Alors, autant être franche, j'ai eu beaucoup de mal à arriver au bout et je me suis demandée si je parviendrais à lire ce pavé dans les temps. N'eût été la critique Babelio à fournir, je me serais probablement arrêtée en route, car je me suis vraiment ennuyée.

Mais fi d'avis expéditif et personnel, je vais tâcher d'expliquer cela d'une façon aussi complète que possible.

[...]

Choix narratif
Si l'appréciation du style est affaire de goût, le choix narratif porte plus à caution.

En effet, tout repose sur l'analepse (ce qui fait que, durant tout le roman, j'ai plus ou moins attendu le moment où l'histoire rejoindrait enfin le temps présent pour partir sur l'inconnu). Mais surtout, il y a des analepses dans l'analepse, et là, cela devient compliqué. D'une manière générale, je trouve la notion de temps mal gérée.

Il a souvent été difficile de s'y retrouver quant au moment où se passe la récit, mais aussi quant au temps écoulé, car les repères sont très peu présents (parfois, j'avais l'impression que quelques mois à peine s'étaient écoulés et d'un seul coup, je me dis que la force ou l'expérience du personnage ne correspondent plus à l'âge, ou bien le narrateur précise que le personnage n'a plus vu Untel depuis des années alors que pour moi, c'était tout récent).

L'effet est augmenté par les raccourcis voire des ellipses: de nombreuses scènes sont passées sous silences ou diminuées à leur plus simple expression. Ainsi, des combats qu'on nous présente comme impressionnants, horribles, violents ou que sais-je encore, et qui mériteraient à eux seuls un roman entier, se trouvent résumés à quelques lignes. Non seulement cela rend l'évaluation du temps difficile, mais, à mon goût, cela empêche complètement l'immersion et l'émotion à la lecture. Des scènes qui promettaient d'être intéressantes, car difficiles pour les personnages ou importantes pour l'histoire sont ainsi passées sous silence et on n'en voit que les conséquences. Ce qui fait penser que l'auteur oublie trop souvent le fameux "show, don't tell" que l'on ne cesse de rappeler sur les forums d'écriture.

Un détail désagréable: à plusieurs reprises, on a droit à des expressions telles que "il ne devait plus la revoir avant plusieurs années", ou "il nen le savait pas encore, mais ça allait être la pire journée de sa vie"... Cela casse tout effet dramatique. On sait d'avance à quoi s'attendre, je déteste ça.

En résumé, concernant la forme et le choix narratif, j'ai eu l'impression que l'auteur voulait raconter une histoire, plus qu'écrire un roman. On peut penser que c'est la même chose, mais ce que je veux dire par là, c'est que le support importe peu ici, c'est l'intrigue qui prime. Les particularités permises par la littérature ne sont pas, ou peu, exploitées (style, figures de style, introspection, descriptions...). C'est dommage, même si certains apprécieront peut-être cet aspect.
L'intrigue
Comme je l'ai dit au début de cette critique, l'intrigue est classique (phase de formation pour faire du héros ce qu'il est, amours contrariées, trahisons, perte d'êtres chers, prophétie). le personnage l'est tout autant, un héros, un vrai, dès le départ plus fort que tout un chacun (même si les premières pages où il est montré enfant laissent, très éphémèrement, penser le contraire).

Comme il est plus fort que tout le monde, il tue beaucoup, mais comme c'est un héros avec de belles grandes valeurs (modernes), il le regrette.

Je passe sur ce point, je sais que ce type de héros est souvent très apprécié, même si, pour ma part, je n'aime pas. Ils ont tendance à m'agacer, je n'arrive pas à y croire car trop peu réalistes et, de plus, je ne peux pas m'inquiéter pour eux. du début à la fin du roman, malgré les épreuves traversées, pas une seule fois je n'ai tremblé pour Vaelin.
Goût personnel.

Des valeurs classiques là aussi: amitié indéfectible, loyauté et amour naissant face à la corruption du monde autour des personnages.

Comme le veut une certaine catégorie actuelle de roman de fantasy, on rencontre un nombre important de personnages, qui meurent, se remplacent, disparaissent, sont là pour une page, un chapitre, reviennent ou pas plus tard. Cela donne à la fois l'impression d'un monde complexe et peuplé et un certain recul à la lecture. Parce que beaucoup de personnages, même sur 665 pages, cela ne laisse guère le temps d'approfondir chacun d'eux. de fait, comme l'enchaînement trop rapide des événements et des incessants rebondissements peu développés, ce nombre d'intervenants, relativement peu développés eux aussi, participe sans aucun doute au fait que j'ai vite décroché de l'histoire. Je préfère l'introspection, l'approfondissement, et avoir des renseignements assez précis pour me construire d'emblée une image mentale juste qui ne sera pas démolie trois chapitres plus loin, car le début manquait de détails. C'est ainsi, un avis encore très subjectif, car je sais que nombre de lecteurs trouvent la richesse d'une histoire justement dans le foisonnement de personnages et d'actions.

Le bon côté, qui va avec ce qui précède, se trouve dans le monde créé par l'auteur. Même si certains aspects mériteraient des développements, on sent ce monde pensé, réfléchi, construit et vaste, avec des systèmes politiques et des religions développés. Car bien sûr, Vaelin, malgré ses valeurs, traverse un monde plein de tromperies et de luttes de pouvoir.

C'est, à mes yeux, le vrai point fort du roman, ainsi que les idées nombreuses (même si j'aurais préféré qu'il y en ait moins mais plus développées).

Cependant, quant à l'intérêt de l'intrigue à proprement parler, si j'en ai peu trouvé dans la première partie, la fin (à partir de la page 500 environ) semble promettre autre chose, un développement différent, plus original et plus intéressant.

Quelques incohérences et deus ex machina n'entament pas assez la crédibilité de l'ensemble pour être vraiment gênantes.

[...]

Conclusion:
Pour ma part, je n'ai pas du tout aimé et aurais vite reposé le livre si je l'avais feuilleté dans une librairie, notamment parce qu'à vouloir enchaîner trop d'actions et de personnages dans une même histoire, on finit par affaiblir plutôt qu'enrichir. Aurais-je noté en fonction de mon propre ressenti, je n'aurais accordé sur Babelio qu'une ou deux étoiles, puisque, comme je l'ai signalé dès le début, je me suis ennuyée, n'étant jamais vraiment rentrée dans cette histoire aux côtés du héros, et ayant peiné à arriver au bout. Malgré les promesses de la fin, je ne lirai pas la suite.

J'ai pourtant choisi d'attribuer trois étoiles. Car pour les amateurs du genre, ceux qui aiment les intrigues politiques, les royaumes nombreux sur fond médiéval, les personnages innombrables et l'action permanente avec peu de description, ce roman devrait plaire. Il respecte les poncifs du genre et ne comporte pas vraiment d'erreurs désagréables ou rédhibitoires, que ce soit dans l'écriture ou dans l'intrigue.

[...]
Lien : http://lesmotsdag.over-blog...
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