Puis j ai porté mon regard à mon tour vers l horizon et pris conscience que le deuil est partout le même, où que l on aille :écrasant, inexorablement assourdissant. Comme nous sommes resilients, nous autres humains, qui pouvons apprendre lentement à continuer à vivre lorsque nous nous retrouvons seuls, à remplir le vide tant bien que mal.
Je ne veux pas régenter votre vie. Je veux juste en faire partie (page 454).
On ne peut pas se faire une image de quelqu’un qui est mort, à t-il répliqué tout net. Croyez-moi, j’ai essayé. Il y a tant de choses intangibles chez une personne, une foule de petits détails, son passé, mille et une petites habitudes agaçantes, la façon dont elle parle, son odeur. Ce sont tous ces détails - et beaucoup d’autres encore - qui lui donnent cette densité et cette complexité que l’on ne peut recréer. On peut se servir de photographies, de portraits, de poèmes, de parfums, de tout ce qu’on peut trouver qui est susceptible de vous la rappeler, mais essayer de transmettre à un enfant l’essence de sa mère ne peut être au mieux que fragmentaire.
J'ai compris alors ce que c'est qu'être adulte : apprendre à trancher face à une série de choix désastreux, et s’accommoder au mieux de l'horrible compromis qui en découle.
Le deuil est partout le même, où que l'on aille : écrasant, inexorable, assourdissant. Comme nous sommes résilients, nous autres humains, qui pouvons apprendre lentement à continuer à vivre lorsque nous nous retrouvons seuls, à remplir le vide tant bien que mal !
Ou à nous laisser happer par lui.
Une immense armée d'âmes insignifiantes et mal préparées, voilà ce que nous sommes.
"La musique a trait à la passion.A l'humanité.Nous avons besoin de laisser s'exprimer nos passions dans nos voix.
Henry est toujours poli et je n'arrive pas à savoir si c'est charmant ou ennuyeux.
"Les autres cultures sont plutôt bizarres, vous ne croyez pas ? ai-je dit.
- Non, au contraire. Les autres cultures me font souvent penser que c'est nous qui sommes bizarres."
Ce livre est un bel hommage aux femmes qui ont vécu la seconde guerre mondiale.
L'auteur alterne légèreté et drame et sème de jolis tableaux de solidarité et d'espoir dans une atmosphère assombrie par la guerre et ses peines.
On se retrouve plongés dans les correspondances de ses femmes ou bien dans leurs écrits les plus intimes, confiés à un journal personnel. On alterne des confidences de la jeune fille à celles de femmes mûres, d'épouses et de mères de famille anxieuses face au sort de leurs maris / enfants partis pour la guerre.
C'est un roman pour ceux qui restent. Rester derrière, attendre, ne pas savoir...
Nous, lecteurs, nous sentons spectateurs et confidents de ses dames, de la plus dociles à celle au caractère bien trempé. C'est avec beaucoup d'émotions que nous recueillons leurs témoignages, simple et sans fioritures. En fermant la dernière de couverture, j'aime à imaginer ses voix de femmes se mêler, ses voix de tout âge et de toute origine sociale confondues en une seule voix : celle de l'espoir, celle qui remet du baume au coeur, celle qui apaise dans la tourmente.