Citations sur Le Secret des Agapanthes, tome 1 : Flora & Joséphine (17)
Reposez-vous, Joséphine, vous devez recouvrer toutes vos forces pour votre bien-être.
Papa me manque à moi aussi. Est-ce que nous morfondre le fera le revenir ? Non. Est-ce que surmonter notre chagrin salira sa mémoire ? Non plus.
Je poussai ensuite mon exploration vers le bassin en pierre surmonté d'une tête de lion, caché un peu plus loin. C'était là que mon arrière-grand-père, un peintre en vogue à l'époque impressionniste, avait planté pour la première fois des bulbes d'agapanthes qu'il s'était fait livrer d'Afrique du Sud, d'où le nom de la maison. Parsemées autour de la fontaine, elles se paraient au moment de leur floraison d'une couleur bleu-mauve qui apportait à l'ensemble une touche délicieusement romantique.
Joséphine conservait un souvenir précis du peintre, qu'elle avait rencontré trois ans plus tôt, dans sa maison de Giverny, à l'occasion d'un déjeuner auquel il avait convié ses parents. Âgé de plus de quatre-vingts ans, le vieil homme l'avait fascinée, avec son épaisse barbe et les lunettes de vue qu'il portait à la suite de son opération des deux yeux. Alors qu'ils étaient attablés dans sa spectaculaire salle à manger jaune, Claude Monet avait révélé à son père, dont il admirait le travail, que sa vision des couleurs s'était altérée. Il peinait à achever les panneaux qu'il s'était engagé à livrer pour une exposition à l'Orangerie, à Paris.
En pleine floraison, les agapanthes se paraient d’une jolie couleur bleutée, et leur façon presque anarchique de s'épanouir évoquait à Joséphine un jardin secret qui n'aurait pas détonné dans une histoire de Lewis Carroll.
Les écrivains ont des mots pour s'exprimer, nous les peintres avons nos couleurs et nos pinceaux pour faire parler notre âme.
Les écrivains ont des mots pour s’exprimer, nous les peintres avons nos couleurs et nos pinceaux pour faire parler notre âme.