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Critique de Bigmammy


D'abord un hommage à l'excellente émission littéraire de LCI, « le choix des libraires », et notamment à Gérard Collard, libraire à Saint Maur (« la Griffe noire »), qui m'a mis sur la piste de Vita Sackville-West.

Cette femme de lettres britannique du siècle dernier (1892-1962) semble vivre dans un délicat parfum de thé et de fleurs de serre. Un style infiniment convenable (« suitable »), des personnages du West End, un ronronnement débilitant. Mais ne vous méprenez pas. Au milieu de comparses dignes de personnages de Noël Coward, les deux frères partagent un très lourd secret, dont je ne vous dis pas s'il sera dévoilé. Dans ce bal des faux-semblants (le majordome est un militant communiste, le maître et la maîtresse de maison…non, je ne le dis pas…), la violence des sentiments affleure, faite de frustrations sexuelles, de haine sociale et familiale.

A l'issue d'un beau week-end de Pâques, les deux choses auxquelles le maître de maison tient le plus, son chien et sa maison de campagne, vont basculer dans le néant.

Et, au passage, ce livre aimablement destructeur vous livre une stupéfiante citation de Chateaubriand : « Après le malheur de naître, je n'en connais pas de plus grand que de donner le jour à un homme ». Ainsi, l'auteur du Génie du Christianisme était en fait un nihiliste désespéré…Il faut souvent traverser le Channel pour en apprendre sur la France.

Il ne s'agit pas d'un polar et pourtant tout en rapelle le décor : une maison somptueuse, des personnages typés, liés par des secrets, des envies ressassées, des affrontements étouffés. La règle des tragédies classiques presque respectée : un seul lieu, un seul temps....Une description d'enthomologiste des sentiments féminins d'amour sans contrepartie, de renoncement et d'acceptation du bien-être social, la description des sentiments pervers qui peuvent exister entre frères et entre soeurs, une sorte de règlement de comptes dans les règles de la bienséance. Et un héros tout à fait remarquable de beauté, d'intelligence, d'élégance et de douceur : le superbe Svend.
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