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Micha Venaille (Traducteur)
EAN : 9782253126287
213 pages
Le Livre de Poche (04/11/2009)
3.62/5   61 notes
Résumé :
"Ils avaient si longtemps mené des vies séparées, se rencontrant seulement à la surface des choses, qu'il fut stupéfait de surprendre ce regard si tendre, si inquiet. Elle avait essayé de capter son attention par un sourire, pour lui montrer qu'elle était avec lui, mais il s'était détourné pour échanger quelques mots avec Juliet. Il pouvait faire confiance à Rose pour qu'elle le protège, mais il n'était pas question de la laisser pénétrer dans son intimité." A l'ins... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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D'abord un hommage à l'excellente émission littéraire de LCI, « le choix des libraires », et notamment à Gérard Collard, libraire à Saint Maur (« la Griffe noire »), qui m'a mis sur la piste de Vita Sackville-West.

Cette femme de lettres britannique du siècle dernier (1892-1962) semble vivre dans un délicat parfum de thé et de fleurs de serre. Un style infiniment convenable (« suitable »), des personnages du West End, un ronronnement débilitant. Mais ne vous méprenez pas. Au milieu de comparses dignes de personnages de Noël Coward, les deux frères partagent un très lourd secret, dont je ne vous dis pas s'il sera dévoilé. Dans ce bal des faux-semblants (le majordome est un militant communiste, le maître et la maîtresse de maison…non, je ne le dis pas…), la violence des sentiments affleure, faite de frustrations sexuelles, de haine sociale et familiale.

A l'issue d'un beau week-end de Pâques, les deux choses auxquelles le maître de maison tient le plus, son chien et sa maison de campagne, vont basculer dans le néant.

Et, au passage, ce livre aimablement destructeur vous livre une stupéfiante citation de Chateaubriand : « Après le malheur de naître, je n'en connais pas de plus grand que de donner le jour à un homme ». Ainsi, l'auteur du Génie du Christianisme était en fait un nihiliste désespéré…Il faut souvent traverser le Channel pour en apprendre sur la France.

Il ne s'agit pas d'un polar et pourtant tout en rapelle le décor : une maison somptueuse, des personnages typés, liés par des secrets, des envies ressassées, des affrontements étouffés. La règle des tragédies classiques presque respectée : un seul lieu, un seul temps....Une description d'enthomologiste des sentiments féminins d'amour sans contrepartie, de renoncement et d'acceptation du bien-être social, la description des sentiments pervers qui peuvent exister entre frères et entre soeurs, une sorte de règlement de comptes dans les règles de la bienséance. Et un héros tout à fait remarquable de beauté, d'intelligence, d'élégance et de douceur : le superbe Svend.
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Editée par Virginia Woolf dont elle était l'amie intime, Vita Sackville-West dresse ici le portrait sans concession d'une bourgeoisie corsetée dans les apparences et respectueuse des codes sociaux jusqu'à ce qu'un drame fasse éclater le cadre contraignant qu'elle s'est imposée.
Rose et Walter invitent quelques familiers dans leur vaste domaine d'Anstey pour le week-end de Pâques. Tout devrait se passer au mieux car il fait beau et les invités sont ravis d'être là. Mais un fossé infranchissable s'est creusé dans le couple et Walter n'éprouve vraiment de l'affection que pour Svend son berger allemand.
Lucy la soeur de Rose et son mari Dick, ne peuvent que constater qu'ils n'appartiennent vraiment pas au même monde. Juliet l'amie de Rose a de gros problèmes avec son fils , compromis dans une sale affaire.
Gilbert le frère de Walter décide quant à lui d'intervenir de façon radicale pour sauver le mariage de son frère...
Au cours de ce long week-end les protagonistes échangent entre eux des propos qui sont loin de briller par leur naturel , dans des dialogues diablement ampoulés .
Une farce cruelle mise au point par Gilbert fait vaciller l'indéboulonnable Walter et puis finalement la maison prend feu...
Vraiment il y a peu d'épaisseur psychologique dans ces personnages taillés à l'emporte pièce. La relation entre les frères Walter et Gilbert m'a paru particulièrement toxique. Gilbert ne chercherait il pas finalement à se venger de ne pas pouvoir posséder la belle Rose ? On ne sait pas ce qui se passe à la fin mais en ce qui me concerne, à la place de Walter, je pense que j'en serai venue aux mains (ou plutôt aux poings) pour casser la figure de Gilbert ....
Ce court roman se lit vite ce qui éviter au lecteur de sombrer dans l'ennui mais il n'entraine guère l'adhésion tant le monde décrit parait "hors sol" par rapport aux "vrais gens" et à l'époque où elle se déroule c'est à dire les années 50.
Je doute qu'un auteur puisse passer à la postérité avec un tel livre mais peut-être que sa poésie est fabuleuse et que l'art des jardins dans lequel elle était passée maîtresse suscite encore des admirateurs... sans parler de son parcours personnel hors norme ....
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Vita Sackville West n'aime pas les hommes, surtout ceux qui n'aiment pas les femmes et préfèrent aller se coucher avec un berger allemand.
Son bavardage nous amène à partager l'intimité d'un couple et de leurs invités le temps d'un week-end dans leur somptueuse propriété.
Madame, fille de pasteur de campagne, névrosée jusqu'au trognon, a épousé Sir Walter, pervers narcissique amoureux de son chien.
Les autres personnages ne méritent pas le détour, jusqu'au vieux majordome agaçant de servilité et dont Agatha Christie aurait su faire un meilleur usage!
En conclusion, il ne suffit pas d'être la copine de Virginia Woolf pour faire un bon roman, ni d'être Anglaise pour ficeler une intrigue cruelle et suave.
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Un week-end pascal à la campagne dans la somptueuse demeure de lord Walter, avocat célèbre, et de son épouse frustrée lady Rose, fille de prêtre anglican.
Une maisonnée impeccablement tenue, dans le plus pur style de la haute société anglaise et menée à la baguette par l'infaillible et fidèle majordome.

Lady Rose, dans son désir de fuir la médiocrité de son environnement, a épousé honneur et fortune, en acceptant une clause inacceptable... qui l'oblige depuis une vingtaine d'années à mener une existence faite de faux-semblants.
Lord Walter, dans son incapacité à s'attacher à un être humain en particulier, réserve toute son affection à son chien Svend.

Ce week-end va bouleverser la donne de façon définitive et redessiner la relation étrange de ces deux êtres. Et ceci, grâce à leurs invités, le frère de lord Walter, éminent médecin, la soeur de lady Rose, accompagnée de sa famille et une lady fantasque, apparemment fofolle et frivole qui va, au cours de ces trois jours laisser tomber le masque et manifester de façon éclatante ses profondes qualités de coeur, d'intelligence intuitive et de finesse d'esprit.
Avec grâce, légèreté, détachement ironique et une bonne dose d'humour Vita Sackville-West va épingler les travers de ses personnages et faire exploser les apparences. Principal artisan d'un jeu cruel, le frère de lord Walter sera le détonateur des événements qui vont forcer les personnages à se mettre à nu et se montrer sous leur véritable jour.
Ce roman, de facture légère, petit, vu l'épaisseur de la tranche, va se révéler au fil des pages beaucoup plus profond qu'il n'y paraît.
A découvrir !
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Roman psychologique situé dans la campagne anglaise, milieu aristocratique en vase clos. Rose a épousé Walter mais son mariage est un mariage blanc imposé par Walter. Elle aime son mari mais se heurte à sa froideur. Il lui offre une vie confortable mais elle n'est pour lui qu'un objet. Seuls son travail et son chien l'intéressent. Gilbert son beau frère fait partie ds invités qui se rendent au manoir au cours d'un Week-end de Pâques. Il devine la souffrance de Rose. Il va donner une leçon à Walter pour qu'il s'ouvre à l'amour.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Heureux? Ce mot a-t-il un sens? Dès qu'un homme pense, tout bonheur lui devient impossible, tout juste peut-il essayer de traverser la vie sans trop de souffrances.Chacun dans son tunnel avance en tâtonnant, une faible torche à la main pour éclairer ses pas. Et tout cela pour quoi? Pour que la petite tâche de lumière qui nous guide nous fasse déboucher dans une obscurité plus profonde encore.
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Le plaisir physique est sans valeur, dit le poète :

Cette fête de l'esprit, un gaspillage, une honte. Pas plus tôt goûtée, la voilà méprisée... D'abord, une joie promise ; autrefois juste un rêve.

Gilbert lui avait donné un exemplaire des Sonnets, un jour, comme cadeau de Noël. Il ne lui avait pas indiqué cette page mais il avait brisé le dos du livre afin qu'elle tombe toujours sur elle.
Est-ce qu'il l'avait fait exprès ? Dans ses heures d'angoisse, elle se l'était souvent demandé.

D'abord, une joie promise ; autrefois, juste un rêve.

Elle n'avait jamais connu la joie promise. Elle avait connu seulement le rêve, et il avait été brisé, flétri à peine en bourgeon. Elle connaissait de l'amour ce que ses amis voulaient bien lui en dire. Ils lui prêtaient une connaissance qu'elle n'avait pas. Elle avait appris à faire semblant. La révélation de son ignorance aurait trahi Walter. Ses amis l'auraient blâmée, auraient ri d'elle. Cela ne pouvait en aucun cas se concevoir. Les gens pouvaient bien expliquer son côté enfantin comme ils le voulaient, elle emporterait dans la tombe le secret de sa virginité.
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Il avait réfléchi pendant des longues années avant d'arriver à cette conclusion qui lui paraissait d'une logique absolue. Ce n'était pas un cynique professionnel, amateur de ces petites phrases à la Voltaire, piquantes et faciles, que l'on attendrait volontiers de la part d'une vedette du barreau. Au contraire, on était souvent surpris de déceler de la tendresse dans ses propos. Venant d'un homme moins dur, elle aurait pu révéler une certaine sentimentalité. Mais la profonde humanité de Walter Mortibois était aussi célèbre que sa cruauté. Parfois, au cours d'une discussion, un mot, une petite phrase pouvaient révéler qu'il avait saisi au plus profond de lui-même la souffrance et la folie de la race humaine. On avait un jour entendu son frère Gilbert remarquer que Walter était à ce point tourmenté et bouleversé par son amour pour l'humanité en général qu'il ne lui restait plus aucune compassion à dispenser à son pauvre prochain ! "Si vous observez l'horizon lointain", avait dit Gilbert, "vous ignorez le brin d'herbe qui se trouve à vos pieds".
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C'était sa femme, elle lui faisait face, à l'autre extrémité de la table. Il avait senti son regard courir le long de la rangée de candélabres. Ses yeux n'interrogeaient pas, mais exprimaient simplement sa compréhension. Elle se préoccupait donc tellement de ce qui pouvait lui arriver ? Ils avaient si longtemps mené des vies séparées, se rencontrant seulement à la surface de choses, qu'il fut stupéfait de surprendre ce regard si tendre, si inquiet.
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"Pauvres de nous!" Cette pensée lui sembla bien résumer son week-end de Pâques. "Pauvres de nous!"
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Videos de Vita Sackville-West (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vita Sackville-West
Je te dois tout le bonheur de ma vie: Virginia & Leonard de Carole D'Yvoire aux éditions Livre de Poche
« Bloomsbury m?enchante, il est la vie même. » Dans un récit inédit, vivant et abondamment illustré, Carole d?Yvoire raconte les premières années et la rencontre de deux êtres fascinants : Virginia Stephen et Leonard Woolf, dont l?union sera symbolisée en 1917 par la naissance de la maison d?édition Hogarth Press. Sont ainsi célébrés dans ce texte émouvant une période activité artistique foisonnante et ceux qui, face au tragique, choisissent l?affirmation de la vie, d?une « vie intense et triomphante ». Inclus : des extraits de lettres, une nouvelle de Virginia Woolf et une nouvelle inédite de Leonard Woolf.
https://www.lagriffenoire.com/98459-divers-litterature-je-te-dois-tout-le-bonheur-de-ma-vie.html

Virginia et Vita de Christine Orban aux éditions Livre de Poche
1927. Virginia Woolf vient de publier La Promenade au phare. Elle vit une passion tourmentée avec Vita Sackville-West dont le célèbre château paternel de Knole se situe tout près de Monk's House, la modeste demeure de Virginia et de son époux, l'éditeur Léonard Woolf. La fascination qu?elle ressent pour Vita, l'abîme entre sa vie bohème et le faste de l'excentrique aristocrate vont donner naissance à l?une de ses ?uvres maîtresses, Orlando. Dans Virginia et Vita, où tout est dit de la passion et de la jalousie, Virginia Woolf est à son tour transformée en personnage de roman. Christine Orban évoque avec subtilité la complicité de deux femmes exceptionnelles, puissantes et fragiles qui conjuguent à leur manière amour et création littéraire.
https://www.lagriffenoire.com/6842-divers-litterature-virginia-et-vita.html
Vous pouvez commander Je te dois tout le bonheur de ma vie: Virginia & Leonard et Virginia et Vita sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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