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Critique de Gwen21


Gwen21
18 décembre 2013
Voici une oeuvre que je considère comme l'une des moins crues du "divin marquis" et donc comme l'une des plus accessibles, s'il en est.

Une fratrie de libertins débauchés et incestueux entreprend de faire, en une journée, l'éducation sexuelle, et par-là même philosophique, d'une jeune ingénue nommée Eugénie qui a jusqu'alors été éduquée dans les principes moraux et sociaux de toute jeune fille de bonne famille au 18ème siècle.

A l'apprentissage du plaisir charnel, les "pédagogues" d'Eugénie vont associer toutes les théories chères à Sade pour faire s'écrouler ses certitudes sur la politique, la morale, la pudeur, la liberté, la religion, le mariage et le respect dû à la famille et aux géniteurs. En synthèse, point de vie possible hors du crime et du péché.

Complaisante et consentante, Eugénie, intérieurement minée par une profonde rancune envers sa mère, va offrir aux uns et aux autres un terrain favorable à l'introduction de leurs idées libertines, comme à celle de leurs organes génitaux puisque chez Sade les unes ne vont pas sans les autres, l'ensemble étant toujours étroitement imbriqué car devant illustrer conjointement la liberté du corps et celle de l'esprit.

Pour moi, le passage le plus difficile et le plus violent se situe dans la dernière partie de l'oeuvre lorsque Eugénie, "éduquée" au sadisme, va s'en prendre à sa mère, brisant le lien le plus sacré qui la lie à l'humanité commune, c'est-à-dire à l'humanité comprise dans son ensemble mais amputée des adeptes de la pensée sadienne.

Une oeuvre intéressante pour pénétrer en profondeur (si je puis me permettre) ladite pensée.
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