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Critique de Slava


Sade... Rien que ce nom qui a donné un mot pour désigner le plaisir à faire souffrir quelqu'un, le sadisme, un nom sulfureux, avec un parfum de scandale, de perversion, avec des romans très... dépravées. Donc, j'ai osé, osé je dis-je à lire les Infortunes de la vertu, avec ce mélange d'envie et de crainte, et... curieusement, et étonnamment, je n'ai pas été si heurtée que je le pensais.
L'histoire : deux jeunes soeurs orphelines quittent le couvent un peu trop tôt et prennent des chemins qui les séparent. L'une, Juliette, cède au vice et parvient à devenir une personne distinguée et mondaine tandis que sa soeur Justine décide de prendre la voie de la vertu. Quelques années plus tard, Juliette retrouve sa soeur justement (excusez-moi, c'est un spoiler vue qu'on ne l'apprend qu'à la fin qu'elle n'est que Justine mais bon, on s'en doute déjà au début ), bien désespéré et éprouvée. Justine lui raconte alors toutes ses horribles mésaventures...
Ecrit en quinze jours, ce récit se trouve en fait être une première de Justine, où les malheurs de l'infortune, qui sera suivit d'une troisième version, la nouvelle Justine (que là, j'ose pas vu que contrairement au premier et à la seconde version, celle-ci est hautement pornographique) et se trouve un peu soft et très philosophique.
En effet, tout au long du roman, il y a la réflexion autour du Mal et de la vertu qui y est posé et débattu, avec surtout une pensée de Sade qui est effroyablement vraie encore aujourd'hui : celui où la vertu est toujours punie et où le vice est récompensé... Il y est aussi réflexion de la religion, des rapports hommes-femmes mais surtout de la conception du Bien et du Mal, dont ce dernier remporte souvent.
Justine peut apparaître comme naïve, prude et écervelée mais elle nous touche parce que malgré les horreurs qui lui arrive, elle garde toujours tête; reprends courage et se voue toujours au Bien (ce qui est admirable tout de même). Et aussi parce qu'elle semble être la seule personnage véritablement voué au Bien vue que tout autour règne le vice.
Des vices, elle en rencontre ! Vol, meurtres... et abus sexuels aussi. Mais le miracle est que les viols qu'elle subit et autres perversions qu'elle assiste sont souvent suggérés où quand elles sont décrits, par une écriture et langue magnifique, splendide, précieuse, joliment prude et nous facilitant la vision des horreurs. Sade sait très bien écrire, quoi qu'on dit sur sa vie.
Bien que ce roman a l'aspect du conte philosophique avec ses paysages digne de conte de fées, il reste réaliste puisqu'on voit toutes les catégories sociaux : les moines, les marchands, les marquis...
En revanche, je l'ai trouvé un peu trop court, mais bon, il a été écrit en quinze jours donc...
Et que dire de la célèbre fin ? Tragique mais apportant aussi un curieux sentiment de soulagement. Qui porte un symbolisme...
Les infortunes de la vertu est en tout cas la version "soft" des mésaventures de Justine, je pense qu'elle peut être accessible à plein de gens puisque comme je le dit, les instants "sexys" sont souvent décrits avec suggestion et pudeur. Mais n'empêche, ses idées du Mal et du Bien nous restent en tête... Bien qu'évidemment, je n'oserais pas voir les autres oeuvres de Sade !
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