On connaît les grands courants d’idées, de sentiments et d’intérêts qui agitent la société française avant Louis XIV. C’est une société qui semble chercher son équilibre, si dangereusement troublé depuis un siècle, et qui ne le trouve point encore. Des courants divers et même opposés se combattent furieusement. On sent qu’on est à une époque de transformations profondes dans tous les domaines de l’action et de la pensée.
On sait que la monarchie française fut, au temps de saint Louis, de Philippe le Bel et de leurs successeurs, une monarchie tempérée par des coutumes, et même, à partir du XIVe siècle, par une sorte de représentation nationale, les États généraux, qui, sans être périodique, eût pu devenir une institution régulière, si l’entente s’était faite entre la nation et le roi, et entre les trois « ordres » de la nation.
Henri IV parut : son habileté politique, ses talents de chef militaire et d’homme d’État, son arbitrage suprême, qui savait concilier, pour l’instant, les factions encore déchaînées, le charme de sa personne, son éloquence primesautière et familière, qui lui gagnait les esprits et les coeurs, tout le favorisa.