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Critique de Soleney


Terre des hommes, c'est un classique de la littérature française. C'est aussi un livre qui parle des dangers de l'aviation aux temps de la Seconde Guerre mondiale et qui nous permet de découvrir le quotidien des aviateurs, leurs peurs, leurs joies, leur vie, quoi.

Il n'y a pas vraiment d'histoire à proprement parler, car la narration se fait au fil de la pensée. Saint-Exupéry évoque sans linéarité la plupart des événements marquants qui ont ponctué son expérience de l'aviation en les rattachant souvent à une ou deux pensées philosophiques sur la condition de l'homme, la puissance de la nature, la solitude, les grands espaces déserts, les besoins matériels…
Tout ceci fait que le ton de l'auteur est empreint d'une certaine gravité – voire même une curieuse maturité. Ses métaphores, son analyse de l'Homme, toute son écriture est au service d'une réflexion philosophique assez poussée. Par conséquent, j'ai trouvé que le style était un peu difficile à lire, et je ne le conseillerais pas à un lecteur néophyte. Personnellement, j'ai eu du mal alors que je lis très régulièrement. J'étais perdue par certaines tournures de phrases, par des changements brutaux de sujet, etc.

C'est pourtant une oeuvre riche d'enseignement sur les conditions de vie de ces aviateurs qui risquent leurs vies pour transmettre le courrier de milliers de personnes qu'ils ne connaissent pas. Et ces réflexions philosophiques sont souvent caractéristiques d'un optimisme particulier. Il y a tellement plus grand que l'homme ! Tellement plus beau, tellement plus incroyable ! Nous ne savons pas regarder la vie correctement, c'est tout. C'est une nouvelle manière de voir les choses qui est rafraichissante. Saint-Exupéry évoque toutes les belles choses qu'il a pu voir en voyageant autour du monde. Les effets changeants du ciel, la Cordillère des Andes, les tempêtes, les nuits, les jours, et surtout, le désert du Sahara.
À plusieurs reprises, il a frôlé la mort dans ce désert. Car les moteurs de l'époque n'étaient pas comme ceux d'aujourd'hui ; à tout moment, la panne pouvait intervenir. Et là, personne ne pouvant venir en aide avant quelques jours, le pilote devait se débrouiller seul. Pire, il suffisait de s'être légèrement écarté de sa route pendant quelques temps à cause d'un nuage, et il était égaré, peut-être pour toujours. de nombreux aviateurs sont morts de cette manière.
L'auteur, lui, raconte la soif, déchirante, le combat pour survivre, le fait que, si proche de la mort, l'homme devient une véritable machine capable de marcher 60 kilomètres dans la sable brûlant pendant trois jours sans rien à boire ni à manger. Au final, nous n'avons conscience des ressources exceptionnelles de notre corps que lorsque nous sommes confrontés à notre mort. Moi, j'ai été impressionnée de voir qu'Antoine de Saint-Exupéry n'a jamais baissé les bras (parce qu'il n'y a rien d'autre à faire que de marcher, marcher pour trouver de l'eau), de lire les exploits dont il a été capable pour survivre. Et je me pose une question : mon corps serait-il capable de faire la même chose ?

Mais outre ces passages de survie, j'ai eu du mal à accrocher à la narration. À de multiples reprises, j'ai été obligée de me faire violence pour me concentrer, pour ne pas perdre le fil dans ses réflexions. Peut-être que je devrais relire cette histoire quand je serai plus mature ? (Je sais que c'est un des livres préférés de mon père.) En tout cas, j'ai eu l'impression d'avoir raté plusieurs choses, et c'est bien dommage.
En attendant, mon oeuvre préférée de cet auteur restera le Petit Prince encore quelques années :D
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