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Critique de marcbali


Aujourd'hui je vais évoquer Edmonde, l'envolée second volume de la biographie d'Edmonde Charles-Roux par Dominique de Saint-Pern. le premier opus s'intitulait simplement de son prénom Edmonde et couvrait sa jeunesse jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. Ce second tome raconte la suite, cette vie multiple est digne d'un roman d'aventure.
Le livre de Dominique de Saint-Pern est bien documenté, l'auteur a rencontré à la fin de sa vie la protagoniste isolée dans une maison de retraite médicalisée mais également de nombreux témoins qui ont croisé de cette femme brillante et distinguée, parfois autoritaire et avide de pouvoir et de reconnaissance. le récit s'appuie également sur des archives de correspondances, de journaux et d'émissions de radio ou de télévision. Edmonde, l'envolée est un ouvrage délicieux et passionnant, un portrait enthousiaste de la protagoniste d'une carrière médiatique et littéraire époustouflante. Les épisodes se succèdent à un rythme effréné avec l'impression qu'elle a mille vies. C'est presque par hasard qu'elle va prendre les commandes de Vogue et s'intéresser au milieu de la mode. Elle est formée par le couple Lazareff et choisit de devenir journaliste, elle la fille de diplomate incarnation de la haute bourgeoisie (de gauche). Elle devient une référence de la mode et du journalisme, à l'époque elle est en concurrence avec Françoise Giroud. La biographe écrit : « charmeuses l'une comme l'autre, deux sourires à tomber et le revolver dans le sac à main. Ambitieuses. Curieuses de tout. Deux femmes de pouvoir, et de presse, là elles jouent dans des catégories différentes, avantage à Giroud. » Edmonde n'a jamais oublié son amour de jeunesse Camilio mais sa vie sentimentale est bien remplie, la liste de ses amants (souvent connus) est longue. Avant sa rencontre et son mariage avec Gaston Deferre et son entrée dans le milieu politique marseillais elle a d'autres histoires. Ainsi avec un écrivain reconnu Maurice Druon : « il n'échappe à personne qu'à l'apparition de Maurice, Edmonde quitte sa mine sévère, elle n'est plus que sourire, frémissement et séduction, comme sous l'effet d'un soleil intérieur. » Il y aura un peintre et bien d'autres hommes. D'ailleurs : « Edmonde à l'évidence est un phénomène amoureux. Elle ne s'interdit personne. Les femmes aussi l'intéressent. Son désir passe avant tout, il peut être sans lendemain et dépourvu de sentiment. » Alors que sa carrière est à son apogée elle est l'objet de railleries et de surnoms dans le milieu parisien. Ainsi, elle est appelée : « l'Edmondaine ! Mousseline ! Marie-Chantal ! » Elle devient romancière, est couronnée de succès avec l'obtention du Goncourt pour son premier opus puis se faufile dans le milieu germanopratin en siégeant à l'académie Goncourt. A Marseille dont elle est originaire elle est l'épouse du maire et s'active auprès du monde artistique : « tel était donc son destin : mécène, entièrement engagée dans la défense des artistes, dévouée à l'art. » Cette femme est attachée à sa famille (elle reste proche de sa mère jusqu'à la mort de cette dernière) malgré sa réelle émancipation. Elle apparait comme une femme d'avant-garde, son comportement pourrait être qualifié parfois de viril. La biographie se termine tristement avec sa disparition : « Edmonde Charles-Roux meurt le mercredi 20 janvier 2016 au soir. Elle allait avoir quatre-vingt-seize ans. » Elle a marqué son époque et traversé le vingtième siècle en jouant un rôle évident et en affrontant des drames personnels.
Edmonde, l'envolée se lit avec plaisir, la biographe malgré l'admiration évidente pour son sujet n'hésite pas à dresser un portrait sans concession mettant en exergue les défauts et les exigences parfois fortes d'Edmonde Charles-Roux.
Voilà, je vous ai donc parlé d'Edmonde, l'envolée de Dominique de Saint-Pern paru aux éditions Stock.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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