Dans le sens qui intéresse l'Histoire littéraire, le mot littérature exprime l'ensemble des oeuvres littéraires d'une nation, d'une époque: littérature française, anglaise, littérature du XVIIe siècle.
La littérature d'un peuple, d'une période, est l'expression de la société, c'est-à-dire que les auteurs traduisent dans leurs oeuvres les idées, les croyances, les doutes, les moeurs, les joies et les tristesses de leurs contemporains.
La littérature canadienne-française doit comprendre l'ensemble des ouvrages écrits par des Canadiens français de naissance ou d'adoption, où s'expriment des idées portant sur des sujets canadiens ou étrangers, mais parées d'images et de sentiments canadiens-français. (Chan. Emile Chartier.)
D'après cet exposé, une très longue période de l'histoire canadienne est fermée à l'histoire littéraire, toute la période de la domination française.
Le dialecte français. — La langue d'oïl se subdivisait en plusieurs dialectes secondaires : le normand, le picard, le bourguignon, le français ou dialecte de l'Ile-de-France. Lorsque les ducs français montèrent sur le trône et fondèrent la dynastie capétienne (987), le dialecte français suivit leur fortune et prit une extension de plus en plus grande à mesure que les rois de France ajoutèrent de nouvelles provinces à leur domaine; par là même qu'il était la langue du roi, il passa au premier rang. Les autres patois cessèrent d'être écrits, mais ils continuèrent d'être parlés. Ce sont aujourd'hui les patois de Normandie, de Picardie et de Bourgogne. Le dialecte français supplanta peu à peu tous les autres dialectes et devint au XIVe siècle la langue commune de tout le royaume, la langue française.
De 1534 à 1760, c'est-à-dire de la découverte du pays à sa conquête par les Anglais, 226 ans.
C'est la période des tentatives de colonisation, puis des travaux et des luttes intenses. Les écrivains de cette époque sont tous des Français : explorateurs,
gouverneurs, religieux. Plusieurs ont laissé d'intéressantes relations de leur séjour dans la Nouvelle- France.
Les poètes du Nord ne furent pas seulement de grands conteurs épiques; ils se complurent dans la satire, moralisèrent dans leurs fabliaux et fables, inaugurèrent le drame dans les jeux et les Mystères et cultivèrent la poésie lyrique.