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Critique de Berthelivre


Une visite récente du musée du four des Casseaux, à Limoges, m'a rappelé ce livre, lu il y a longtemps. L'envie de le reprendre avec encore dans les yeux, les images de ce four monumental, dernier exemplaire subsistant des neuf qui se dressaient au même endroit.

C'est l'histoire de Marc Dubreuil par la voix de sa fille, China. C'est aussi celle d'un tout nouveau fabricant de porcelaine de Limoges, américain : Simon Hollister, convaincu que New York et l'Amérique sont un magnifique débouché pour cette production d'un luxe délicat. Il est difficile de ne pas voir la famille Haviland en filigrane derrière le nom de Hollister...

Marc Dubreuil, misérable petit limousin né de père inconnu, qui subsistait difficilement dans une mégisserie de bord de Glane, et y subissait la tyrannie d'un patron vicieux, s'est enfui après une rencontre inattendue avec Corot et sa peinture de grand air : révélation de sa propre envie de dessiner et peindre. Il a gagné Limoges, pensant y trouver le moyen de donner libre cours à sa passion naissante.

Il réussit à s'introduire dans l'entourage de Simon Hollister qui a lancé la construction de sa fabrique, monumentale, et recherche des peintres modernes pour renouveler les motifs trop classiques de la porcelaine de Limoges. Marc fait son apprentissage sous la houlette d'un merveilleux et vieil artiste qui ne jure que par les réalisations japonaises, d'une infinie délicatesse de dessins et de couleurs sans pareil.

Roman d'aventures (oui, oui, à Limoges !), d'amours, de plongée dans le passé ouvrier de la ville au milieu du dix-neuvième siècle, d'évocation des premiers mouvements de révolte et de grève, et de descriptions des porcelaines et de leur fabrication. A défaut de prendre le train, ceux qui aiment Limoges, ou ont envie de découvrir son histoire, se régaleront avec les deux premiers tiers de ce livre !

La dernière partie, un peu rapide sur les évènements, d'une psychologie sommaire quant aux personnages, et tristounette dans son état des lieux autour des années 1920, me laisse un peu chagrine. Mais il n'en reste pas moins que le grand four des Casseaux, découvert il y a quelques jours au bord de la Vienne, a retrouvé vie, activité, chaleur et bruit, grâce à ce texte sous mes yeux.
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