Star Wars, tome 49 : Episode II, L'Attaque des clones

- C'est très courageux de ta part, mon garçon, mais c'est stupide. Je croyais que tu avais appris ta leçon...
- Je comprends vite, mais il faut m'expliquer longtemps, répondit froidement Anakin.

- Mon mucho Chancelier Suprême , dit le Gun-gan, bombant le torse du mieux qu'il pouvait. Mes distinguo poteaux, dit-il respectueusement aux autres. Moi fier de proposer la motion pour donner à Votre Honneur les pouvoirs d'urgence.

- Mon pauvre petit ami, s'ils avaient eu réellement besoin de ton aide, ils te l'auraient demandée, lui lança C-3PO. Tu as encore beaucoup à apprendre des humains.
R2 lui répondit par une série de cliquetis et continua d'avancer.
- Pour une mécanique, je trouve que tu réfléchis un peu trop, le contra C-3PO. Moi, au moins, je suis programmé pour comprendre les humains.
La réponse de R2 lui parvint sous la forme de brusques cliquetis très brefs.
- Ce que ça veut dire ? rétorqua C-3PO. Ça veux dire que c'est moi qui commande, ici !
R2 ne prit même pas la peine de discuter. Il roula jusqu'à la rampe et sortit du vaisseau.
- Attends ! cria C-3PO. Mais où vas-tu ? Es-tu donc dépourvu de toute logique ?
Le sifflement qu'ils obtint en guise de réponse lui parut bien dissonant.
- Quelle incorrection !
R2 prit de le vitesse et s'éloigna.
- S'il te plaît, Attends-moi ! cria C-3PO. Est-ce que tu sais au moins où tu vas ?
Pas de réponse. Pour rien au monde, C-3PO ne voulait rester seul. Il força donc l'allure pour rattraper R2 et se mit dans son sillage, en bougonnant nerveusement.

- Certaines fois, quand on croit à la réalité des choses, eh bien elles deviennent réelles.

-C'est pire que ça ! gémit Anakin en réponse, sautant à pieds joints sur l'occasion de vider son sac. Il me critique sur tout ! Il ne m'écoute jamais ! Il ne comprend rien ! C'est pas juste !

Il aurait bien continué ainsi pendant un moment, mais Padmé se mit à rire et Anakin s'interrompit aussi brusquement que s'il venait de recevoir une gifle en pleine figure.

-Je suis désolé, dit-elle entre deux gloussements. Mais là, j'ai vraiment l'impression d'entendre ce gamin, celui rencontré jadis, gémissant parce qu'il n'arrive pas à obtenir ce qu'il veut...

-Mais je ne gémis pas ! Je t'assure que non !

À l'autre bout de la chambre, Parmé, à son tour, se mit à rire.

-Je vais tirer cette histoire de complot au clair dans les plus brefs délais, Madame, entendit-il Obi-Wan annoncer à Padmé. (Anakin sentit la colère l'envahir. Ne s'agissait-il pas de la démarche qu'il avait suggérée à son maître lorsqu'on les avait assignés à la protection du Sénateur?) Vous serez de retour ici très rapidement, assura le Chevalier.

-Je vous suis très reconnaissante pour votre efficacité, Maître Jedi.

Anakin n'apprécia guère d'entendre Padmé éprouver tant de gratitude envers Obi-Wan. Il ne souhaitait pas que la jeune femme accorde plus de valeurs aux propos d'Obi-Wan qu'aux siens.

-(...) J'ai le sentiment que tout est en vielleuse, que quelque chose doit se produire...

Mieux vaut mourir en pourchassant ses propres rêves que de vivre une existence sans espoir.

Il appuya sur le frein, inversa ses propulseurs, et le speeder de l'assassin remonta brusquement à leur hauteur.

Par l'ouverture, le chasseur de primes s'apprêtait à tirer sur Obi-Wan à bout portant.

-Mais qu'est-ce que tu fais? demanda Obi-Wan. Il va me tirer dessus !

-Effectivement... acquiesça Anakin, essayant désespérément de semer leur agresseur. Ma technique n'a pas fonctionné.

-Allez, rentrons, Maman, dit Owen en lui prenant la main. Ça va devenir dangereux par ici.

Shmi hocha la tête et n'offrit d'abord aucune résistance lorsque le jeune homme l’entraîna à sa suite. Elle s'arrêta cependant très soudainement et adressa un regard dur à son beau-fils lorsque celui-ci se tourna pour lui faire face.

-Mais c'est encore plus dangereux là-haut, dit-elle, la voix tremblante, ravalant un sanglot. (Visiblement prise de panique, elle releva la tête vers l'immensité du champ d'étoiles.) Imagine qu'il soit blessé, Owen. Imagine qu'il soit mort.