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Citations sur Pas pleurer (268)

On peut donc tuer des hommes comme on le fait des rats ? Sans en éprouver le moindre remords ? Et s'en flatter ?

Mais dans quel égarement, dans quel délire faut-il avoir sombré pour qu'une "juste cause" autorise de telles horreurs ?
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Rien de plus têtu, rien de plus tenace que l'espoir, surtout s'il est infondé. L'espoir est un chiendent.
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... Shopenhauer déclara en son temps que la vérole et le nationalisme étaient les deux maux de son siècle, et que si l'on avait depuis longtemps guéri du premier, le deuxième restait incurable.
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La pensée lui vint qu'elle aurait beau, à l'avenir, se maquiller, se vêtir de robes coûteuses, se parer de bijoux précieux, apprendre les gestes de l'autorité en renvoyant les bonnes d'un revers de la main comme on chasse les mouches, elle garderait toute sa vie cet air modeste qui était un air intérieur, un air immaîtrisable, un air indélébile, un air qui autorisait tous les abus et toutes les humiliations, un air hérité d'une longue lignée de paysans pauvres, et son empreinte inscrite sur sa gueule et dans sa chair, une empreinte laissée par les acceptations sans gloire, les renoncements sans prestige, les révoltes sans cris, et cette conviction qu'on n'est sur terre que très peu de chose.
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L'épiscopat espagnol n'a cessé au long des siècles de trahir, de dévoyer et de défigurer le message christique en se détournant des pauvres au profit d'une poignée de "canailles dorées". L'Eglise espagnole est devenue l'Eglise des nantis, l'Eglise des puissants, l'Eglise des titrés. Et ce dévoiement et cette trahison ont atteint un sommet en 1936 lorsque les prêtres espagnols, de mèches avec les meurtriers franquistes, ont tendu leur crucifix aux pauvres mal-pensants pour qu'ils le baisent une dernière fois avant d'être expédiés ad patres. Pour l'exemple.
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Depuis que ma mère souffre de troubles mnésiques, elle éprouve un réel plaisir à prononcer les mots grossiers qu’elle s’est abstenue de formuler pendant plus de soixante-dix ans, manifestation fréquente chez ce type de patients, a expliqué son médecin, notamment chez des personnes qui reçurent dans leur jeunesse une éducation des plus strictes et pour lesquelles la maladie a permis d’ouvrir les portes blindées de la censure. P 82
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Josep et Joan
Ils ont tous deux dix-huit ans.
(...) Tous deux ont travaillé dans un monde lent, lent, lent comme la pas des mules, un monde où l'on cueille les olives à la main, où l'on pousse l'araire à la force des bras, et où l'on va remplir la cruche à la fontaine.
(...) Et brusquement, à Lerima, tous deux découvrent des thèses qui s'opposent furieusement à cette vision immuable qu'ils pensaient être la seule concevable. Ils apprennent que les choses peuvent se chambouler, se défaire, se foutre en l'air. Que l'on peut refuser, sans que le monde croule, les discours coutumiers. Que l'on peut dire non aux cuistres, aux arrogants, aux tyranniques, aux serviles, aux pleutres. Et tout balayer, putain, tout balayer, balayer toute cette misère qu'ils exècrent.
Et leur vitalité naturelle est attirée par cette vague houleuse qui fiche tout par terre et fait reverdir leurs désirs
Ils se laissent emporter par la crue. p 53-54
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Il faut que tu sais, ma chérie, qu'en une seule semaine, j'avais augmenté mon patrimoine des mots : despotisme, domination, traitres capitalistes, hypocrésie bourgeoise, cause prolétarienne, peuple saigné à blanc, explotation de l'homme par l'homme et quelques autres, j'avais apprendi les noms de Bakounine et de Proudhon, les paroles de Hijos del Pueblo, et le sens de CNT, FAI, POUM, PSOE, on dirait du Gainsbourg.
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Bernanos nomma le mal à venir, quitte à encourir les huées des optimistes qui espéraient trouver encore je ne sais quelle échappatoire et remuer le vent plutôt que de constater les faits, ces optimistes dont Bernanos disait qu'ils s'appliquaient à voir le monde en rose pour mieux se dispenser d'avoir pitié des hommes et des malheurs qu'ils subissaient.
Bernanos nomma le mal à venir et le paya chèrement. Mais l'avenir, comme on le sait, lui donnera raison, puisque trois ans plus tard, sévirait en Europe une horreur qui surpasserait toutes les autres. p 214
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Tandis que le récit de ma mère sur l'expérience libertaire de 36 lève en mon cœur je ne sais quel émerveillement, je ne sais quelle joie enfantine, le récit des atrocités décrites par Bernanos, confronté à la nuit des hommes, à leurs haines et à leurs fureurs, vient raviver mon appréhension de voir quelques salauds renouer aujourd'hui avec ces idées infectes que je pensais, depuis longtemps, dormantes.
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