Il passait en revue les listes de recensement de la communauté , il y avait vingt-trois personnes de plus de quatre-vingt-cinq ans et parmi elles cinq personnes qui se traînaient depuis déjà deux ans dans le mouroir de l'hôpital municipal.
Le Président plaignait les vieux des mouroirs . Il avait souvent vu des morts de tous les âges, il avait même lavé des morts, mais il trouvait la vue d'un mort moins désagréable que celle de ces vieux abandonnés dans l'odeur nauséabonde de ces immenses salles à mourir.
Il se dit qu'aider ces pauvres gens à passer dans l'autre monde serait une double mitsva , cela adoucirait la fin de leurs jours ou plutôt raccourcirait leur temps de souffrance et contribuerait à la construction de la synagogue , ciment de toute communauté juive.